Annulation Hongrie : deux référendums invalidés faute de participation Les Hongrois devaient s'exprimer sur l'octroi de la double nationalité aux personnes d'origine hongroise vivant à l'étranger, ainsi que sur l'arrêt de la privatisation du secteur hospitalier. Un double référendum tenu dimanche, en Hongrie sur l'octroi de la double nationalité aux aux personnes d'origine hongroise vivant à l'étranger et sur la privatisation des hôpitaux a échoué en raison du faible taux de participation.A 22 heures (21 heures à Paris), après le dépouillement de 98,59 % des suffrages exprimés, le taux de participation s'élevait à 37,29 %, a indiqué la Commission électorale centrale (OVB) à Budapest, ajoutant que "les résultats du scrutin seraient, de ce fait, probablement invalidés". Pour que les résultats du scrutin soient validés, il aurait fallu que le "oui" ou le "non" à l'une ou l'autre des deux questions obtienne au moins 25 % des suffrages des plus de huit millions électeurs inscrits, c'est-à-dire au moins deux millions de voix.A la question sur l'octroi de la nationalité hongroise aux personnes d'origine hongroise vivant à l'étranger, notamment à ceux résidant dans les pays voisins, le "oui" a obtenu 51,5 % des suffrages, soit 1 483 141 voix représentant 18,77 % des inscrits, a indiqué l'OVB sur son site Internet. Le "non" a recueilli 48,50 % des suffrages exprimés, soit 1 396 883 voix. Par ailleurs, 65,14 % des Hongrois ont répondu "oui" à une question sur l'arrêt de la privatisation des institutions de santé et des hôpitaux, soit 1 821 548 voix représentant 23,63 % des inscrits. Le "non" a obtenu 34,86 %, soit 974 818 voix.Les résultats officiels définitifs ne devraient pas être connus avant le milieu de la semaine prochaine, a indiqué l'OVB."Le référendum consacre la faillite de ceux qui l'ont lancé et soutenu", a déclaré le premier ministre socialiste, Ferenc Gyurcsany, qui avait fait campagne pour le "non" aux deux questions posées. Selon lui, les électeurs ont choisi "un patriotisme responsable à la place de la démagogie sociale et du nationalisme populiste".HONGROIS DE L'ÉTRANGERM. Gyurcsany a ajouté qu'il avait toutefois "entendu le besoin d'une nouvelle politique pour les Hongrois vivant dans les pays limitrophes". La Hongrie, qui est entrée en mai dans l'UE, est profondément divisée sur les deux questions posées que le scrutin de dimanche n'a pas permis de trancher. Celle de la double nationalité, qui s'apparente à un "élargissement bis" de l'UE, a en particulier provoqué un débat public enflammé.Depuis le démantèlement de l'Empire austro-hongrois après la première guerre mondiale, au terme de laquelle le pays avait perdu plus des deux tiers de son territoire et la moitié de sa population, quelque 2,5 millions de Hongrois de souche vivent dans les pays limitrophes.Ils sont 1,5 million en Roumanie, principalement en Transylvanie, 600 000 en Slovaquie, 300 000 en Serbie-Monténégro, regroupés dans la région frontalière de la Voïvodine, 150 000 en Ukraine, environ 60 000 en Croatie et quelques dizaines de milliers en Autriche et en Slovénie. En outre, 1,5 à 2 millions de Hongrois vivent en Amérique du Nord.La coalition socialiste-libérale au pouvoir à Budapest avait appelé à voter "non" à l'octroi de la double nationalité, craignant une immigration massive en cas de victoire du "oui". Budapest s'était également inquiété des réticences de ses voisins, notamment de celles de la Roumanie, dont le premier ministre, Adrian Nastase, avait indiqué qu'il réagirait "très durement à toute tentative d'octroi, sur des critères ethniques, de la double nationalité" aux Roumains d'origine hongroise.La Slovaquie avait, pour sa part, laissé entendre que l'octroi de la double nationalité aux Hongrois de souche était inutile puisque les deux pays étaient déjà membres de l'UE.Les deux partis de l'opposition de droite, le président (conservateur) de la République et les Eglises avaient en revanche fait campagne pour le "oui", considérant que le scrutin constituait l'occasion de "réunir la nation hongroise" éclatée par le traité de Trianon, qui avait scellé la partition du pays en 1920.
