Cérémonie Hommage national aux 100.000 soldats de l'Union française morts en Indochine PARIS (AFP) - La France a rendu mercredi un premier hommage national aux 100.000 soldats de l'Union française "morts pour la France en Indochine", dont la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie a salué le "sacrifice immense", au nom de la "liberté, la justice et la démocratie"."Il y a 51 ans, les armes se taisaient en Indochine. Ce silence clôturait un siècle d'épopée française en Extrême-orient. Il mettait un terme douloureux à une guerre de huit ans", a souligné Mme Alliot-Marie, qui présidait la cérémonie solennelle dans la cour d'honneur des Invalides.Selon la ministre, "de 1945 à 1954, près de 100.000 soldats de l'Union française sont tombés en Indochine, plus de 76.000 ont été blessés, 40.000 ont été faits prisonniers, parmi eux 30.000 ne sont jamais revenus"."Leur sacrifice fut immense. Leur tribut fut celui de la souffrance, du sang et de la mort (...) Ils étaient jeunes. Ils sont morts au détour d'une piste, dans la boue d'une rizière, dans un camp de prisonniers. Aujourd'hui, pour la première fois, la Nation rend officiellement hommage solennel à nos combattants d'Indochine", a poursuivi Mme Alliot-Marie.La dépouille d'un soldat français inconnu portée, le 8 juin 2005, lors de la cérémonie d'hommage aux "Morts pour la France" d'Indochine aux Invalides © AFP Pascal Pavani Le moment d'émotion a été les honneurs militaires rendus à un combattant français de Dien Bien Phu (Vietnam), dont les dépouilles ont été rapatriées de ce champ de bataille qui reste l'une des pires défaites de l'histoire récente de l'armée française.Cette cérémonie, à laquelle assistait le ministre délégué aux Anciens combattants Hamlaoui Mekachera et des centaines "d'anciens d'Indo", est organisée à l'occasion de la "Journée nationale d'hommage aux morts pour la France en Indochine", fixée au 8 juin de chaque année par un décret publié au Journal officiel du 27 mai 2005. Proposée par les associations d'anciens combattants, elle correspond au jour de l'inhumation, en 1980, du soldat inconnu d'Indochine à la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette (Pas-de-Calais).D'autres cérémonies étaient prévues mercredi devant les monuments aux morts de France, notamment à Fréjus (Var), où a été érigé le Mémorial des morts d'Indochine.L'Indochine française était formée de trois pays du sud-est asiatique: le Cambodge, le Laos et le Vietnam.Selon les chiffres officiels, quelque 100.000 combattants français et de l'Union française sont tombés en Indochine, 76.000 ont été blessés, et 40.000 ont été faits prisonniers, dont 30.000 ne sont jamais revenus.Monument aux morts français de Dien Bien Phu photographié en mars 2004 © AFP/Archives Hoang Dinh Nim Parmi les événements militaires majeurs de la présence française sur ce territoire figure le "coup de force" japonais du 9 mars 1945, une "attaque surprise" menée par quelque 70.000 soldats nippons contre les troupes françaises, faisant quelque 8.000 morts.Figure aussi la célèbre bataille de Dien Bien Phu (Vietnam), dont la France a commémoré l'an dernier le 50e anniversaire. Commencée le 13 mars 1954 pour s'achever le 7 mai par la victoire de l'armée du Vietminh, cette bataille reste l'une des pires défaites de l'histoire récente de l'armée française. Elle a fait, côté français, 16.000 morts, blessés et prisonniers. Aucun corps n'a été jusqu'ici rapatrié de Dien Bien Phu, et la France ne dispose sur place que d'un discret monument.
