Annonce Hewlett-Packard veut renégocier les 35 heures pour préserver des emplois Le PDG de Hewlett-Packard France, Patrick Starck, a proposé, mercredi 12 octobre, de renégocier l'accord sur la réduction du temps de travail pour permettre de "minimiser" les 1 240 suppressions d'emplois prévues en France dans le cadre d'un plan de restructuration du groupe américain. M. Starck a estimé que l'accord RTT, signé en 1999, était un "désavantage compétitif". "Par la renégociation de cet accord, nous serons à même d'ouvrir des postes", a-t-il indiqué. "Je parle d'un nombre de postes significatif, cela ne se chiffre pas en dizaines de postes", a-t-il précisé. "Je trouverais stupide de laisser partir des collaborateurs pour en réembaucher après. La direction est prête à considérer l'ouverture de ces postes de façon simultanée au plan social", a ajouté le PDG, qui s'exprimait lors d'un point presse consacré aux perspectives de développement de HP dans la région Rhône-Alpes, dans le cadre d'un tour de France prévu avant l'annonce du plan de restructuration. Le PDG a ajouté qu'il y avait peut-être d'"autres mesures envisageables" pour "minimiser le chiffre de 1 240" suppressions d'emplois. "Je suis ouvert à la négociation", a répété le PDG. "Nous essayons de renouer le dialogue pour trouver un cadre raisonnable pour négocier", a-t-il ajouté. "CHANTAGE SOCIAL" Un porte-parole de la CGC, Didier Pasquini, a estimé que les propos de M. Starck relevaient "plus de la discussion de marchand de tapis, du chantage social, que d'une véritable négociation". "Si la direction française a laissé croire à la direction américaine que les cadres français faisaient 35 heures, elle s'est tiré une balle dans le pied", a déclaré M. Pasquini, en ajoutant que le "chiffre d'affaires par salarié chez HP-France est de 1,7 million d'euros, sans doute le plus important en Europe". Le PDG de HP-France a assuré que son groupe n'était "pas en train de se retirer de la France". "La France est un marché stratégique, c'est le troisième marché européen", a-t-il indiqué. "Si nous nous restructurons, c'est pour pouvoir rester sur le moyen terme leader sur le marché", a encore affirmé le PDG. Faute de quoi, "nous rejoindrons le cimetière des éléphants", a-t-il ajouté, citant des entreprises du secteur ayant disparu, comme Digital ou Olivetti. M. Starck a également assuré que le plan social se ferait dans le "même esprit de responsabilité sociale" qu'en 2003, quand 1 300 salariés avaient quitté l'entreprise après la fusion entre HP et Compaq. Ces salariés avaient reçu en moyenne 120 000 euros, dans le cadre d'un plan financé par HP à 100 %, a-t-il précisé. Fin septembre, le PDG de HP Europe, Francesco Serafini, avait indiqué au ministre de l'emploi, Gérard Larcher, que "le nombre de 1 240 suppressions de postes" en France "pourrait être revu à la baisse". Le 7 octobre, le syndicat CFE-CGC de HP avait jugé après une rencontre entre la direction mondiale du groupe et une délégation du CE européen que "des pistes" semblaient "possibles pour sortir de la crise". Début octobre, la présidente du Medef, Laurence Parisot, avait évoqué un "lien de cause à effet entre le fait que HP ait un accord 35 heures privilégié, avec 205 jours de travail par an, alors que la norme est de 217 jours", et le plan de restructuration du groupe.