Démission Hewlett Packard : Carly Fiorina quitte la direction Le président-directeur général de Hewlett Packard, l'une des femmes les plus influentes des milieux d'affaires américains, a annoncé sa démission de ses fonctions de PDG, mercredi 9 février. Cela fait suite à des désaccords avec le conseil d'administration sur la stratégie de HP. La Bourse a salué son départ par une hausse spectaculaire. Après l'annonce de ce départ, l'action - qui appartient au Dow Jones/30 - a flambé de 11,4 % à 22,44 dollars (17,58 euros) en avant-Bourse sur la plate-forme électronique de cotations Inet, contre 20,14 mardi à la clôture sur le Nasdaq. "Même si je regrette que le conseil d'administration et moi-même ayons des divergences de vue sur la manière de mener à bien la stratégie d'HP, je respecte sa décision", a déclaré Fiorina dans un communiqué. "HP est une grande entreprise et je souhaite à tout le monde chez HP beaucoup de succès dans l'avenir". Le groupe a également annoncé la recherche immédiate d'un successeur. Dans l'intervalle, Robert Wayman est nommé directeur général par intérim, tout en conservant ses fonctions de directeur financier, et entre au conseil d'administration. Wayman est un ancien d'HP, présent dans la société depuis 1969. "VISION STRATÉGIQUE" Carly Fiorina était la seule femme à diriger une entreprise dont l'action fait partie des trente valeurs vedettes de l'indice Dow Jones. Son caratère trempé et intransigeant, qui se reflète bien dans sa taille élancée, ses cheveux blonds coupés courts et ses tailleurs toujours impeccablement coupés ont fait d'elle l'une des femmes d'affaires la plus en vue des Etats-Unis. "Carly Fiorina est venue chez HP pour revitaliser et revigorer l'entreprise. Elle avait une vision stratégique et a mis en œuvre un plan qui a donné à HP les moyens de se frotter à la concurrence et de gagner", écrit Patricia Dunn, qui devient présidente du conseil d'administration, dont elle est un administrateur depuis 1998. "Nous remercions Carly Fiorina pour son leadership ces six dernières années et nous sommes impatients de pouvoir accélérer la mise en œuvre de la stratégie de l'entreprise", a ajouté Mme Dunn. Les différences de points de vue devenaient de plus en plus évidents ces derniers mois entre Carly Fiorina et le conseil d'administration. Elle a été l'artisan du rachat du constructeur informatique Compaq, qui devait faire de HP un géant des PC capable de rivaliser avec Dell, dans un secteur où les marges bénéficiaires sont très faibles. Ses adversaires lui avaient dès lors reproché de diluer ainsi la valeur de la division des imprimantes et accessoires qui est de très loin la plus rentable de toute l'entreprise. Les investisseurs ont salué bruyamment le départ de Mme Fiorina. L'action gagnait près de 11 % mercredi lors des transactions électroniques précédant la séance officielle. Début décembre, Carly Fiorina avait révélé elle-même que le conseil d'administration avait discuté à plusieurs reprises de transformer le vénérable groupe informatique en plusieurs entités séparées et ce moins de trois ans après la fusion avec Compaq. A elle seule, la division imagerie (qui vend les imprimantes et les fournitures qui les accompagnent) a réalisé près des trois quart du résultat d'exploitation du groupe lors de l'exercice 2003/2004. Le rachat de Compaq par HP pour un peu moins de 20 milliards de dollars (15,67 milliards d'euros) par échange d'actions est à ce jour la plus grande fusion de l'industrie high-tech. Avant de rejoindre HP en 1999, Carly Fiorina a passé 20 ans chez AT&T mais aussi l'équipementier en télécommunications Lucent Technologies.