Mort Guerouabi El-HachemiLe chanteur Guerouabi El-Hachemi est mort à Alger, le dimanche 16 juillet, à l'âge de 70 ans.Guerouabi était l'un des auteurs et interprètes les plus populaires du chaâbi, genre porté à son apogée par Hadj M'Hamed El Anka, disparu en 1978, adoré de tout le petit peuple d'Algérie.Le chaâbi, inspiré de l'andalou, est une musique des humbles apparue au XXe siècle dans les tavernes et les fumeries de la Casbah, qui prend son appellation définitive, chaâbi (populaire), dans les années 1940. Il devient alors la musique favorite des artisans, des dockers, dont il reflète le dur quotidien.Guerouabi El-Hachemi découvre le chaâbi à travers la voix de Hadj M'rizek dans les fêtes familiales. "C'est lui qui m'a fait aimer cet art", raconte le chanteur à l'occasion d'un récital donné au Théâtre de la Ville à Paris, en décembre 2002, quelques jours avant "L'Algérie au coeur", à Bercy, concert de lancement de l'Année de l'Algérie auquel il ne participera pas.Engagé comme chanteur à l'Opéra d'Alger, il va faire également du théâtre avant de se consacrer au chaâbi. "Le théâtre m'a énormément apporté pour la chanson, au niveau de la diction, des intonations. Chanter du chaâbi, c'est comme chanter un conte, il faut avoir des qualités de comédien pour bien l'interpréter."Art populaire, le chaâbi est aussi un art de belles paroles. "Je suis un chanteur à textes, j'aime la poésie, les chansons voulant dire quelque chose."Guerouabi, qui admire Jacques Brel et Charles Aznavour, écrit des chansons d'amour, des mots de nostalgie pour ce pays qu'il avait quitté en 1995 pour s'installer à Paris. Il produit d'autres textes appelant à une réconciliation "entre les deux parties, les autorités et les rebelles".Certaines de ses chansons, composées en hommage à Alger, seront regroupées sur un album du même nom (Buda Musique). Le reste de son répertoire, il le pioche dans celui des anciens, ceux qui ont forgé l'identité du chaâbi. Un genre qu'il a rénové, "mis à la portée de tout le monde", notamment en s'associant au compositeur Mahboub Bati ou en soignant la prononciation des textes.