Grève Grève à la SNCM : le PDG et 1 500 passagers retenus à quaiLe PDG de la SNCM, Bruno Vergobbi, a été "séquestré" dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 septembre par les marins CGT sur l'un des deux navires bloqués à quai à Marseille. Ils protestent contre un projet de reprise de la compagnie maritime publique, a-t-on appris auprès de la direction."M. Vergobbi est séquestré à bord du Méditerranée depuis mardi après-midi, où il était venu discuter avec les marins CGT", a indiqué la direction à l'AFP, précisant que le directeur général adjoint, Joseph Moulin, était dans la même situation. Le PDG "est certes à bord du navire, où il a passé la nuit au quartier des officiers, mais il n'est pas retenu. Il a organisé lui-même la réunion sur le bateau, qui est fermé pour raison de sécurité", a rétorqué Bernard Marty, secrétaire CGT du comité d'entreprise.Le Méditerranée, qui devait partir mardi pour Alger, a été bloqué à quai par les marins CGT, tout comme le Napoléon-Bonaparte, qui devait rallier Bastia.Au total, environ 1 500 passagers ont été bloqués à quai, passant la nuit sur place ou choisissant de dormir en ville. La Croix-Rouge a distribué de la nourriture, selon la direction et la police, mais, selon des témoignages recueillis sur place, des passagers en attente se plaignaient de manquer d'eau et de nourriture, et de ne pas pouvoir accéder à des sanitaires. De légers incidents ont éclaté dans la soirée, lorsqu'un petit groupe de passagers souhaitant monter à bord du Méditerranée se sont fait refouler à coups de lance à eau par les marins CGT.EXTENSION DU MOUVEMENTPlus tôt dans l'après-midi, d'autres passagers mécontents de ne pouvoir embarquer s'en étaient pris à des policiers devant le siège de la compagnie maritime publique, projetant sur eux des barrières de sécurité, a-t-on appris de source policière. Deux policiers ont été légèrement blessés et trois personnes ont été interpellées, selon la même source.Les marins CGT ont d'ores et déjà prévenu qu'ils pourraient étendre leur mouvement mercredi. Quatre navires sont programmés dans la soirée au départ de Marseille pour la Corse.Lundi, lors d'une table ronde avec la direction de la SNCM et les organisations syndicales, le préfet de région avait indiqué que deux fonds d'investissement, Butler Capital Partners et Caravelle, se présentaient pour une reprise totale du capital de l'entreprise, qui compte 2 400 salariés et connaît de graves difficultés financières.Les syndicats, notamment la CGT, majoritaire, sont fermement opposés à la privatisation de la SNCM.
