Crise Grave violation de la trêve avec la guérilla musulmane: 21 morts Un affrontement violant une trêve de deux ans entre l'armée et la guérilla musulmane a fait 21 morts lundi dans le sud des Philippines, a déclaré l'armée.Treize membres du Front moro islamique de libération (MILF) et huit soldats gouvernementaux ont été tués dans les combats près de la ville de Mamasapano dans le centre de l'île de Mindanao (sud), a dit un porte-parole de l'armée, le colonel Franklin del Prado.On ignorait si la bataille affecterait le processus de paix qui devait reprendre avec des négociations prévues prochainement. Mais une première réaction du côté gouvernemental semblait indiquer que Manille était prêt à considérer qu'il s'agissait d'un incident isolé.Les combats ont commencé dimanche soir avec l'attaque d'un poste militaire par une centaine de séparatistes et se sont poursuivis toute la nuit à coup de mortiers, lance-grenades et fusils d'assaut.Lundi, deux hélicoptères de combat ont mitraillé les positions des rebelles et des renforts ont été envoyés pour éviter que le poste ne tombe.Selon le colonel del Prado, toutes les victimes du côté gouvernemental appartenaient à la garnison attaquée. Il a ajouté que les informations en provenance du lieu des affrontements indiquaient que 13 rebelles avaient été tués dans la contre-offensive des militaires.Trois soldats ont aussi été enlevés, deux autres sont portés disparus et deux ont été blessés.Le porte-parole militaire a déclaré que l'attaque près de Mamasapano, à une soixantaine de km de la ville de Cotabato, avait été montée par un commandant du MILF, Abdul Rahman Binago.Le porte-parole de la rébellion, Eid Kabalu, a confirmé que les forces de Binago avaient attaqué le poste-militaire, apparemment par vengeance personnelle. Il a souligné que l'action n'avait pas été sanctionnée par la direction du MILF.Il a ajouté que les dirigeants du Front essayaient de contacter Binago pour qu'il se retire et que des observateurs internationaux du cessez-le-feu signé en 2002 se rendaient sur place pour éviter une extension des combats.Une cinquantaine d'observateurs du Brunei, de Malaisie et de Libye sont déployés dans le sud des Philippines pour veiller au respect de la trêve.Le général Alexander Yano, qui appartient au comité gouvernemental de surveillance du cessez-le-feu, a dit que l'armée comprenait qu'il ne s'agissait pas d'une attaque avalisée par le MILF."Nous essaierons de limiter les hostilités et d'éviter qu'elles ne se généralisent", a-t-il déclaré.L'armée poursuit les agresseurs mais elle se cantonne au groupe à l'origine de l'action et ne vise pas le MILF, a-t-il ajouté.Fort de quelque 12.000 hommes, le Front poursuit depuis 26 ans une lutte armée dans le sud de l'archipel où vit la plupart des membres de la minorité musulmane des Philippines.En dépit de la trêve et d'un début de négociations, le processus de paix est freiné par des affrontements sporadiques et les accusations des militaires contre la rébellion qui donnerait asile à des membres du réseau terroriste régional de la Jamaah Islamiyah.