Annonce Gloria Arroyo remporte l'élection présidentielle de mai aux Philippines Les Philippines risquaient une crise constitutionnelle si le prochain président n'était pas connu à la fin du mandat de Mme Arroyo le 30 juin. Au début du mois, la Cour suprême avait mis fin à une tentative de M. Poe, candidat de l'opposition, de retarder la proclamation par le Parlement du vainqueur de l'élection présidentielle. La présidente sortante des Philippines, Gloria Arroyo, a remporté l'élection présidentielle qui avait eu lieu le 10 mai, ont annoncé, dimanche 20 juin, des responsables du Congrès. Ils ont déclaré que Mme Arroyo avait devancé de plus d'un million de voix son principal rival, l'ancien acteur de cinéma Fernando Poe. Selon les chiffres officiels, Mme Arroyo a obtenu 12 905 808 voix et M. Poe 11 782 232. Les résultats doivent encore faire l'objet d'un débat au Congrès avant que Mme Arroyo ne soit officiellement proclamée présidente, ce qui pourrait être fait dès vendredi, selon le sénateur Francis Pangilinan, responsable du comité du Congrès chargé d'annoncer le résultat de l'élection. Les Philippines risquaient une crise constitutionnelle si le prochain président n'était pas connu à la fin du mandat de Mme Arroyo le 30 juin. Le porte-parole de Mme Arroyo, Ignacio Bunye, a déclaré que la présidente était "satisfaite" que les résultats aient été enfin publiés en dépit de nombreux retards. "Quoique que le processus ait connu de nombreux retards inutiles, le processus mis en place dans le cadre de nos lois a permis à la volonté populaire de prévaloir", a-t-il ajouté. Au début du mois, la Cour suprême avait mis fin à une tentative de M. Poe, candidat de l'opposition, de retarder la proclamation par le Parlement du vainqueur de l'élection présidentielle. La Cour avait rejeté un recours déposé par un député de l'opposition, Ruy Elias Lopez, qui demandait un arrêt du décompte final. Il estimait inconstitutionnel que la législature ait délégué le processus de certification et de compilation des bordereaux de résultats à un comité de 22 députés et sénateurs. L'opposition voulait que l'ensemble des législateurs soit chargé de la tâche. ÉTAT D'ALERTE Les forces de sécurité restaient en alerte dimanche, craignant des manifestations de protestation de la part des partisans de M. Poe ou d'autres troubles. Une bombe de forte puissance a été découverte dimanche matin près du bâtiment qui abrite le ministère de l'intérieur à Manille, alors qu'un autre engin explosif a été trouvé à proximité d'un magasin à l'usage des soldats dans le quartier général du camp Aguinaldo plus tard dans la journée, a-t-on indiqué de sources officielles. Les deux engins ont été désamorcés, a-t-on ajouté de mêmes sources. Le secrétaire adjoint à la défense, Ricardo Blancaflor, n'a pas voulu identifier de suspects pour ces actions ou qualifier leur motif, mais il a indiqué qu'il était possible que cela fasse partie de tentatives de déstabilisation. Vendredi, la police avait fait usage de canons à eau pour disperser quelque 1 500 partisans de M. Poe qui avaient tenté de marcher sur le palais présidentiel afin de dénoncer de nombreuses irrégularités commises, selon eux, pendant le scrutin. Mme Arroyo, 57 ans, une économiste pro-américaine fille de président, était donnée favorite sur Fernando Poe, 64 ans, "fils du peuple" ayant quitté l'école très tôt, novice en politique, mais héros des masses déshéritées. La candidature de la présidente sortante avait reçu le plein soutien des milieux d'affaires, qui se montraient paniqués à l'idée d'une présidence de Fernando Poe après la désastreuse expérience de son ami, et également ancien acteur, Joseph Estrada.