Annonce Giove A, premier acte du projet Galileo Après des années de marchandage, le projet Galileo passe aux choses pratiques avec le lancement par une fusée Soyouz, mercredi 28 décembre, du premier des deux "démonstrateurs", Giove A, qui permettent de tester en conditions réelles les technologies utilisées par le futur système de positionnement européen. "Le décollage a eu lieu à l'heure prévue. La fusée va engager la mise sur orbite du satellite", a déclaré un porte-parole de l'agence spatiale russe Roskosmos, qui a suivi le lancement au cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan. Les images du lancement ont été retransmises en direct à Moscou sur écran géant à partir de 6 h 19 (heure française). "C'est une étape essentielle du projet Galileo : le passage de la théorie à la pratique. Et l'expérience montre qu'il se passe toujours quelque chose dans l'espace...", résume Dominique Detain, l'un des porte-parole de l'Agence spatiale européenne (ESA), chargé du dossier Galileo. Le nom Giove A est l'acronyme de "Galileo In Orbit Validation Element" (élément de validation en orbite de Galileo). C'est également un hommage à Galilée, l'astronome italien qui a découvert les quatre principales lunes de Jupiter (Giove, en italien). VALIDER LES NOUVELLES TECHNOLOGIES Giove A permettra de valider plusieurs technologies nouvelles, dont l'horloge atomique la plus exacte jamais envoyée dans l'espace : moins d'un milliardième de seconde de déviation par heure. La précision de Galileo dépendra directement de l'exactitude des horloges embarquées de ses satellites. L'ESA se risque aussi pour la première fois de son histoire à envoyer un satellite en orbite moyenne, à 23 000 kilomètres d'altitude. Ce positionnement permet une orbite très stable, autre préalable pour la précision d'un système de positionnement. "Mais nous ne connaissons pas aujourd'hui précisément l'environnement radio-électrique de ces orbites", souligne M. Detain. Après ce lancement, Galileo prévoit vers 2008 le déploiement d'une mini-constellation opérationnelle de quatre satellites, grâce à laquelle il sera possible de vérifier le bon fonctionnement de l'ensemble du système. Le réseau sera ensuite complété par de nouveaux satellites pour permettre une entrée en service commercial vers 2010, au lieu de 2008, comme espéré au départ. A terme, il comprendra 30 satellites (27 opérationnels et 3 de réserve).