Nomination Gilles Pélisson devient le nouveau patron du groupe AccorGilles Pélisson, PDG de Bouygues Telecom, a été nommé lundi soir président du directoire du groupe Accor (hôtellerie et services) par le conseil de surveillance, à l'issue d'une longue série de rebondissements. Dès le 16 janvier 2006, il remplacera, comme "patron" exécutif du groupe, Jean-Marc Espalioux, prié de se retirer après trois mandats successifs et un bilan jugé positif.Quant à Serge Weinberg, 54 ans, président de Weinberg Capital Partners et ex-président du directoire de PPR (Pinault-Printemps-Redoute), coopté au conseil de surveillance, il remplace Gérard Pélisson, l'un des deux cofondateurs d'Accor et oncle de Gilles Pélisson, à la présidence de ce conseil, dont la durée de vie est déjà comptée. M. Weinberg avait quitté PPR en mai avec une prime de départ de 5,3 millions d'euros et une "retraite-chapeau" de 8 à 11 millions d'euros.Une assemblée générale extraordinaire est convoquée à une date non précisée en vue de procéder, au plus tard le 15 janvier 2006, à la modification des statuts d'Accor "par sa transformation en société à conseil d'administration", précise le communiqué. Un "comité de gouvernance" a été créé avec à sa tête Serge Weinberg pour "préparer les résolutions soumises à l'assemblée générale extraordinaire et le règlement intérieur du futur conseil d'administration".Pour les postes de président du conseil d'administration et de directeur général, le conseil de surveillance "proposera à l'assemblée générale, respectivement, MM. Serge Weinberg et Gilles Pélisson". Interrogé, un porte-parole du groupe n'était pas en mesure lundi soir de préciser si Gérard Pélisson et le second cofondateur, Paul Dubrule, quittent le conseil de surveillance ou s'ils en restent membres.INTERROGATIONSAlors que le conseil de surveillance se réunissait lundi soir à 20 h 30, Gilles Pélisson, 48 ans, qui a commencé sa carrière chez Accor, était largement donné gagnant. Son challengeur était Pierre Danon, dont la candidature lui a coûté son poste de numéro deux du fournisseur de services informatiques Capgemini.Jeudi soir, BNP-Paribas, la Caisse des dépôts et la Société générale avaient annoncé de façon spectaculaire avoir "décidé d'un commun accord de se retirer" du processus de succession, jugé biaisé en faveur de Gilles Pélisson. Le cabinet de recrutement Russell Reynold avait rallié leur fronde. Les fuites s'étaient multipliées dans la presse sur les candidats.L'attitude future des banques protestataires fait l'objet d'interrogations. Toutes ont apparemment participé à la réunion de lundi soir, et selon le communiqué, les décisions ont été adoptées "à l'unanimité". On note aussi que Francis Mayer, directeur général de la Caisse des dépôts, fera partie du comité de gouvernance. "La vraie question pour les banques est de savoir si, au-delà du processus de nomination qu'elles ne cautionnaient pas, les conditions sont réunies pour qu'Accor soit gouvernée demain comme une grande entreprise cotée en Bourse", avait indiqué avant la réunion une source bancaire proche du dossier. "Si Gilles Pélisson est nommé à l'intérieur d'une organisation qui garantit le fonctionnement de l'entreprise et son émancipation totale vis-à-vis de son oncle, c'est beaucoup moins un problème", avait ajouté une autre source financière.La crise avait commencé début août avec les premières rumeurs concernant un départ de Jean-Marc Espalioux, qui n'avait plus la confiance des coprésidents, mais ne souhaitait pas quitter un groupe dont il a assuré l'expansion pendant neuf ans.
