Mort de Gilberte CournandLa
Mort Gilberte CournandLa critique de danse, libraire et mécène, Gilberte Cournand est morte à l'âge de 91 ans dans une clinique de Louveciennes (Yvelines) où elle avait été récemment transportée.On la croisait il n'y a pas si longtemps régulièrement à l'Opéra de Paris, où elle comblait son appétit de belle danse et d'interprétations aiguisées. Sa silhouette fine et vive, son visage à l'affût du mouvement, son chignon blanc strictement serré sur la nuque restent inscrits dans la mémoire.Née à Gérardmer, dans les Vosges, le 25 septembre 1913, Gilberte Cournand a d'abord été formée à la musique, au chant et au piano avant de tomber amoureuse de la danse après une représentation de Giselle interprétée par Lycette Darsonval à l'Opéra de Paris. C'est en 1951 qu'elle crée sa librairie La Danse. Installée d'abord place Dauphine, puis, à partir de 1965, rue de Beaune, à Paris, cette librairie-galerie devient le coeur de multiples activités autour de la danse menées avec passion.Pendant trente-huit ans, jusqu'en 1989, ce lieu sera celui des danseurs, des chorégraphes, des amateurs et des spécialistes du monde entier. Parallèlement à la vente d'ouvrages, Gilberte Cournand y organise des expositions, des conférences, tout en dirigeant en tant qu'éditrice des ouvrages d'initiation à la danse. Elle passe aussi des commandes de sculptures et de peintures à des figures de la scène artistique.Devenue critique de danse, elle sera responsable, à partir de 1965, de la rubrique danse du Parisien libéré, pendant une vingtaine d'années. On la retrouve également à partir de 1972 aux Saisons de la danse . Les personnalités du monde chorégraphique auxquelles elle était particulièrement attachée étaient Rudolf Noureev, Lycette Darsonval, Serge Lifar et John Neumeier.RICHE COLLECTIONCollectionneuse, elle avait rassemblé au cours des années dans sa librairie un fonds de documents importants, programmes, photos, dessins et autres archives, dont elle avait fait don au Centre national de la danse de Pantin, ouvert en 2004. La bibliothèque de l'Opéra de Paris avait aussi reçu des ouvrages de sa collection.Officier de la Légion d'honneur, Gilberte Cournand avait rencontré toutes les personnalités chorégraphiques, d'Alvin Ailey à Maïa Plissetskaïa en passant par Carolyn Carlson. Elle avait su, au-delà du temps, conserver sa passion et son désir pour un art auquel elle s'est dévouée avec élégance et intelligence.