Mort de Ghena Dimitrova
Mort Ghena Dimitrova, cantatrice bulgareLa cantatrice bulgare Ghena Dimitrova est morte à Milan (Italie), samedi 11 juin. Elle était âgée de 64 ans.Dotée d'une voix puissante, d'un beau timbre cuivré de soprano dramatique et d'une exceptionnelle générosité d'interprétation dans la grande tradition de l'opéra italien, qui voit les chanteurs se donner à leur rôle sans économiser leur voix, Ghena Dimitrova a triomphé sur les scènes internationales, notamment en Italie, où elle a accompli le plus important de sa carrière.Familière de la Scala de Milan, de l'Opéra de Paris, du Covent Garden de Londres, du Metropolitan de New York et de l'Opéra de Vienne, Ghena Dimitrova s'est illustrée dans les interprétations des rôles-titre de Turandot de Puccini, de Norma de Bellini, ainsi que dans le rôle d'Abigaille du Nabucco de Verdi, qui vit son premier triomphe, à l'Opéra de Sofia, le 27 décembre 1967. Puis Dimitrova a élargi son répertoire, chantant dans Aïda, Tosca, Il Trovatore, Cavalleria rusticana, Andrea Chenier, Ernani, Manon Lescaut, Macbeth et Otello.Née le 6 mai 1941 à Pleven (Bulgarie), Ghena Dimitrova fait ses études de chant dans la classe de Christo Brambarov au Conservatoire de Sofia, une excellente école si l'on en juge par les noms de ses compatriotes sortis de cette institution : la basse Nikolaï Ghiaurov ou la soprano Raina Kabaivanska.DE VÉRONE À PARISEn 1970, titulaire d'une bourse, Ghena Dimitrova est acceptée comme artiste en résidence à la Scala de Milan, où elle travaille avec Renato Pastorino, Enza Ferrari et Renata Carosio. Deux ans plus tard, nantie du premier prix au Concours international de Trévise, elle triomphe, à Parme, dans Amelia du Bal masqué de Verdi en compagnie de José Carreras et Piero Capuccilli. L'année suivante, c'est dans le même rôle qu'elle fait ses débuts sur la scène milanaise, cette fois avec Placido Domingo.Sa carrière est lancée, qui la mènera de l'Amérique du Sud à la Hongrie, en passant par l'Espagne, la Russie, l'Allemagne, l'Autriche, et l'ex-Tchécoslovaquie. Mais c'est aux arènes de Vérone, qui avaient consacré les débuts de Maria Callas en 1947, que Dimitrova se voit reconnaître comme l'une des grandes artistes lyriques de son temps : en 1980, elle y chante La Gioconda de Ponchielli avec Domingo.A Paris, Ghena Dimitrova a été tour à tour Aïda au Palais omnisports de Paris-Bercy en 1984, puis une flamboyante Abigaille en 1986 dans les mises en scène monumentales de Vittorio Rossi.Ella a aussi remplacé au pied levé l'Anglaise Rosalind Plowright dans la fameuse Norma mise en scène au Palais Garnier par Pier Luigi Pizzi, en novembre 1987 : "Une grande Norma, un personnage dramatique à la manière slave d'une Vichnievskaïa, bien plus plausible qu'une Caballé ou une Sutherland", écrivait Jacques Lonchampt dans Le Monde du 16 novembre 1987.