Mort de Germaine Mounier
Mort Germaine Mounier, pianiste françaiseLa pianiste française et professeur réputée de piano Germaine Mounier est morte, mardi 27 juin, à l'âge de 86 ans, à Paris.Née le 7 février 1920 à Neuilly-sur-Seine, cette ancienne élève de Magda Tagliaferro et d'Yves Nat, avait obtenu un Premier Prix au Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSM), avant de commencer une carrière de concertiste. Elle devait former avec la pianiste Hélène Boschi un duo au répertoire éclectique, comme en témoigne le disque d'oeuvres de Mozart, Clementi, Debussy et Busoni édité par REM.Amie de Marguerite Long, interprète privilégiée de Chopin et Debussy, Germaine Mounier renonça cependant rapidement à sa carrière en dépit d'un talent unanimement reconnu. Elle devait alors embrasser une seconde carrière, moins éclatante mais tout aussi importante, celle de pédagogue, qu'elle pratiqua avec passion quasiment jusqu'à la fin de sa vie. En avril, elle avait encore participé à des cours publics organisés Salle Cortot par la Société Chopin.Mariée au général Guy Le Borgne, Germaine Mounier était devenue l'assistante d'Yvonne Lefébure et d'Yvonne Loriot au CNSM au début des années 1950, avant d'être nommée dans sa propre classe jusqu'à sa retraite, dans les années 1980. Parmi ses élèves, des pianistes comme Catherine Collard, Pierre Réach, Erick Berchot, Hervé Billaud et Alexandre Tharaud.Ce dernier, joint par téléphone, se souvient du professeur de son adolescence : "Je suis sorti de sa classe à 17 ans et j'ai eu beaucoup de mal à me construire hors de cette relation fusionnelle avec elle. Elle avait une personnalité qui me fascinait, à la fois très autoritaire et très douce, presque maternelle, raconte Alexandre Tharaud. Avec ses élèves, elle était comme une lionne avec ses petits. Comme pianiste, je me souviens d'un concert qu'elle avait donné lors d'une des masterclasses qu'elle faisait régulièrement au Mozarteum de Salzbourg. Des pièces de Rameau. Elle avait un son unique, chaud et charnu et une technique superbe avec une main puissante et carrée."Après le CNSM, Germaine Mounier avait en effet poursuivi ses activités à l'Ecole normale de musique de Paris, formant de nombreux pianistes japonais et coréens. Elle avait également créé un Concours Albert Roussel à Sofia, en Bulgarie. "Son trac maladif ne lui aura pas permis de donner des concerts, conclut Alexandre Tharaud, mais le talent exceptionnel avec lequel elle s'est consacrée à celui des autres fait d'elle une grande dame du piano."