Le Grand prix du Festival d'Angoulème est attribué à Wolinski

Prix Georges Wolinski reçoit le Grand Prix du Festival d'Angoulême L'auteur de "Cause toujours" présidera l'édition 2006 du festival de bandes dessinées. "J'y croyais sans y croire, et voilà...", a-t-il déclaré. Georges Wolinski a été couronné, samedi 29 janvier, lors de la 32e édition du Festival international de bande dessinée (FIBD) d'Angoulême, Grand Prix 2005, rejoignant ainsi tous les auteurs majeurs primés pour l'ensemble de leur œuvre depuis les débuts du festival en 1974. Georges Wolinski, auteur de Je ne pense qu'à ça, 70 ans depuis juin, dont quarante-cinq de carrière, succède à Zep, le créateur de Titeuf, Grand Prix 2004. "Chaque année, son nom était cité, chaque année on l'oubliait. Nous venons de réparer cet oubli", a déclaré Zep à la sortie de la réunion où les anciens Grand Prix, réunis en "académie", avaient délibéré pour élire celui qui vient de rejoindre leur cénacle. "Depuis vingt ans, j'attendais patiemment, tous mes copains étaient élus chacun à leur tour, j'y croyais sans y croire et voilà...", a affirmé Wolinski. "J'ai trois dessins à faire dimanche, pour le JDD, pour Match et pour Charlie-Hebdo. Celui pour Charlie est fait, il dit qu'une fois encore, je n'aurai jamais le prix. Je crois que je ne le referai pas, ce sera le gag suprême", a-t-il ajouté. "JE DOIS TOUT À CAVANNA" Né à Tunis d'une mère franco-italienne et d'un père polonais, venu en France à 13 ans, Wolinski est entré en 1960 dans l'équipe de Hara-Kiri. Il explique : "Je dois beaucoup à Choron, que j'aimais et dont la mort m'a fait de la peine, mais je dois tout à Cavanna, cet homme formidable. Il a dit de moi : 'On croit qu'il est con parce qu'il fait le con mais il est vraiment con.' J'aime ça et ce sera mon épitaphe." Dans Hara-Kiri puis Charlie, dont il fut le rédacteur en chef de 1970 à 1981, il a publié des auteurs reconnus ou débutants comme Martin Veyron, qui devint, avant lui, Grand Prix d'Angoulême en 2001. Wolinski a également travaillé pour L'Humanité, Libération, Le Nouvel Observateur, L'Echo des savanes. "Je suis un dessinateur de presse avant tout, un chroniqueur de l'actualité, de la politique, du temps qui passe. Je suis des leurs mais pas tout à fait, ainsi je comprends que tant d'autres, vrais de vrais bédéistes purs et durs, soient passés avant moi. Mais quel plaisir d'avoir été enfin choisi", se réjouit Wolinski, cachant son émotion derrière "le sourire modeste qui [lui] va si bien". Celui qui se dit d'abord dessinateur de presse mais qui a quelque 80 albums à son actif, des compilations de dessins d'actu et de vraies BD comme les célèbres aventures érotico-farfelues de Paulette, dont il est le scénariste, se prépare d'ailleurs à en publier une autre : "Cela s'appelle Une vie compliquée", à paraître cet été chez Albin Michel. Admirateur de Daumier, Chaval, Bosc, Georges Wolinski voudrait déjà qu'Angoulême 2006 consacre une exposition à un autre maître du crayon : Dubout.