Mort de Georges Barboteu
Mort Georges Barboteu, corniste et compositeurLe corniste et compositeur Georges Barboteu est mort à l'âge de 82 ans, samedi 30 septembre, à Paris.Il était l'un des meilleurs cornistes de la seconde moitié du XXe siècle. Apprécié pour son ouverture d'esprit, son humour et sa joie de vivre, Georges Barboteu fut un musicien à la technique brillante, quasi infaillible dans sa jeunesse, mais toujours au service de l'expression et de la musique, comme en témoigne son disque L'Art du cor, paru chez Arion.Professeur au Conservatoire national supérieur de musique de Paris de 1969 à 1989, Georges Barboteu a formé l'élite de toute une génération de cornistes français, dont l'actuel cor solo de l'Orchestre de Paris, André Cazalet, qui lui succéda à ce poste ainsi qu'au Conservatoire. "Georges Barboteu a été pour moi plus qu'un maître, un second père, témoigne André Cazalet. C'était un homme remarquablement tolérant, qui respectait la personnalité de chacun. La technique l'intéressait peu. C'était un formidable incitateur à la musique."Musicien éclectique lui-même, Georges Barboteu avait pratiqué tous les styles, de la musique classique à la variété, en passant par le jazz, qu'il avait joué avec le pianiste Martial Solal à Alger. Curieux également de musique contemporaine, il avait effectué un stage auprès de Stockhausen à Darmstadt, lequel s'il n'avait pas fait dévier d'un pouce ses propres compositions colorées et joviales, avait renforcé son propre credo : "Pas de musique sans humour.""C'était une personnalité rayonnante, éternellement jeune d'esprit, ajoute André Cazalet. Musicalement, il excellait dans Mozart, qu'il avait beaucoup joué sous la direction de Hans Rosbaud. Mais il était aussi étonnant dans Richard Strauss et Schumann, qu'il donnait en récitals avec le pianiste Arturo Benedetto Michelangeli."Né à Alger le 1er avril 1924, Georges Barboteu avait passé son enfance auprès d'un père lui-même professeur de cor au Conservatoire d'Alger, qui lui avait offert son premier instrument à l'âge de 9 ans. Nanti d'un premier prix à 11 ans, le jeune Barboteu était alors entré dans l'Orchestre symphonique de la radio d'Alger à 14 ans. En 1938, fortement impressionné par sa rencontre avec Charles Munch, lors de la saison musicale de Biarritz, il se mettra à étudier l'harmonie, le contrepoint, la fugue.Dix ans plus tard, il est second soliste à l'Orchestre national, et il se présente en 1950 au concours d'entrée du Conservatoire de Paris où il obtient, la même année, le prix d'honneur. Vainqueur au prestigieux concours international de Genève en 1951, Georges Barboteu entre à l'Opéra-Comique et aux Concerts Lamoureux avant de devenir cor solo à l'Orchestre de Paris en 1969 à la demande d'Herbert von Karajan, alors conseiller musical.Soliste international à la carrière irréprochable, musicien d'orchestre accompli, chambriste heureux, fondateur du quintette de cuivres Ars Nova, professeur aimé et compositeur au service de son instrument (Hommage à Georges Barboteu édité chez Pavane), Georges Barboteu reste l'une des grandes figures du monde des instruments à vent français, à l'instar du hautboïste Pierre Pierlot, du trompettiste Pierre Thibaud et du flûtiste Jean-Pierre Rampal.