Visite George W. Bush salue l'exemple de la démocratie géorgienneLe président américain, George W. Bush, a été accueilli en héros dans la capitale géorgienne, Tbilissi, mardi 10 mai. Il a profité de cette visite pour saluer la révolution de 2003 en Géorgie, qu'il a qualifiée d'exemple pour les pays de l'ex-zone d'influence soviétique aspirant à la démocratie."La révolution des roses était un grand moment dans l'Histoire", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse commune avec le président géorgien, Mikhaïl Saakachvili. M. Bush a en effet estimé que cet événement avait servi d'exemple dans le monde. "Elle n'a pas inspiré seulement les Géorgiens mais d'autres dans le reste du monde", a-t-il souligné. Son hôte a affirmé que 150 000 personnes étaient rassemblées dans le centre de Tbilissi pour entendre, dans l'après-midi, un discours de George W. Bush et que cela soulignait "l'importance" de sa visite, la première d'un président américain dans ce pays du Caucase. Il s'agissait, après la Lettonie samedi dernier, du second déplacement en quelques jours du président américain dans un pays de la zone d'influence de l'ex-Union soviétique. M. Bush a répété les propos tenus à Riga, selon lesquels la Russie profitera de l'émergence de démocraties autour de ses frontières, une claire allusion à la Biélorussie qu'il avait qualifiée ce week-end de "dernière dictature d'Europe".RÔLE STRATÉGIQUE POUR LE PÉTROLELes Etats-Unis avaient soutenu la Géorgie lorsqu'elle est devenue indépendante de l'Union soviétique au début des années 90, puis de nouveau lors de la "révolution des roses" qui a porté au pouvoir Mikhaïl Saakachvili. Celui-ci a indiqué, mardi, que les Géorgiens "seraient éternellement reconnaissants de ce soutien".Partisan de l'économie de marché, le président géorgien - qui a fait ses études aux Etats-Unis - a depuis engagé un vaste programme de lutte contre la corruption et de développement économique. "J'apprécie les réformes que vous avez mises en place ici", a d'ailleurs souligné M. Bush, citant notamment celle portant sur la séparation des pouvoirs. La Géorgie joue également un rôle stratégique important pour le pétrole avec l'oléoduc BTC, Bakou (Azerbaïdjan)-Tbilissi (Géorgie)-Ceyhan (Turquie), qui doit entrer en service en septembre. Il doit permettre de transporter jusqu'à un million de barils de brut par jour de la mer Caspienne à la Méditerranée, en évitant la Russie et l'Iran. "Le partenariat entre les Etats-Unis et la Géorgie va au-delà des oléoducs ou d'une coopération militaire et économique. Il concerne des valeurs communes et notre foi partagée dans la liberté et la démocratie", a déclaré mardi M. Saakachvili.RÉGLER LES PROBLÈMES PACIFIQUEMENT M. Bush a remercié la Géorgie pour son soutien apporté en Irak - où son contingent devrait prochainement dépasser 800 hommes - et a par ailleurs fait part de son souhait de voir le pays rejoindre rapidement l'OTAN. Mais "les dirigeants géorgiens savent que la résolution pacifique des conflits est essentielle à leur intégration dans la communauté transatlantique", a précisé M. Bush. Evoquant les tensions avec les territoires séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, M. Bush a dit apprécier que son homologue géorgien comprenne et "souhaite que ces problèmes soient réglés pacifiquement". Il a offert l'aide des Etats-Unis pour y arriver, en soulignant que ceux-ci ne peuvent pas "imposer une solution". " Ce que nous pouvons faire, c'est travailler avec les institutions internationales, les Nations unies par exemple", a-t-il dit, en proposant de "passer un coup de téléphone ou deux".L'Ossétie du Sud et l'Abkhazie avaient proclamé leur indépendance au lendemain de la chute de l'Union soviétique, et l'ont défendue lors de conflits armés avec les forces géorgiennes, puis ont mis en place des structures étatiques qui ne sont pas reconnues. En août dernier, des affrontements avaient opposé Géorgiens et Ossètes, faisant plusieurs morts des deux côtés."La souveraineté et l'intégrité territoriale de la Géorgie doivent être respectées par tous les pays", a enfin dit le président américain, dans une allusion très claire à la Russie. Tbilissi souhaite notamment voir démantelées au plus vite les deux dernières bases militaires héritées par la Russie de l'époque soviétique en territoire géorgien. Le président américain a estimé que les conversations qu'il a eues dernièrement avec les Russes "montraient que cette question pouvait être résolue".
