Accord indo-américain de coopération nucléaire civile

Accord George Bush obtient en Inde un "accord historique" de coopération nucléaire civile. L'Inde et les Etats-Unis ont conclu un "accord historique" de coopération nucléaire, a annoncé le président américain George Bush, jeudi 2 mars, lors d'une conférence de presse à New Delhi aux côtés du premier ministre indien, Manmohan Singh. Cet accord, s'il est ratifié par le Congrès américain, mettrait fin à l'isolement nucléaire de l'Inde. Puissance nucléaire militaire de facto, sans avoir signé le Traité de non-prolifération (TNP), l'Inde pourrait ainsi accéder aux équipements et combustibles nucléaires pour son programme civil. Quatre morts dans un attentat à Karachi Au moins quatre personnes, dont un diplomate américain, ont péri, jeudi matin 2 mars, dans un attentat à l'explosif qui a aussi blessé une cinquantaine de personnes aux abords du consulat américain et de l'Hôtel Marriott de Karachi (sud du Pakistan). Condamnant cette attaque alors qu'il se trouve en Inde, le président américain George Bush a affirmé que "les terroristes et les meurtriers" ne l'empêcheraient pas de se rendre au Pakistan pour la dernière étape de son voyage en Asie du Sud. Aucune organisation n'a pour l'instant revendiqué ces attentats. Le consulat américain de Karachi a fait l'objet de plusieurs attaques, dont la plus grave, en juin 2002, avait tué 14 personnes. La visite de M. Bush au Pakistan ne prévoit pas de déplacement à Karachi. - (AP.) [-] fermer "Nous nous sommes entendus sur l'application de notre accord de coopération nucléaire civile (conclu le 18 juillet 2005 entre les deux pays). J'ai informé le président Bush que l'Inde avait finalisé, comme elle s'y était engagée, l'identification de ses installations civiles", a affirmé M. Singh. "Maintenant, c'est au président américain d'approcher le Congrès pour amender ses lois et d'aller voir le Groupe de pays fournisseurs d'énergie nucléaire (NSG)", a ajouté le premier ministre indien. "Nous demanderons à l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) un régime de sauvegarde spécifique pour l'Inde", a précisé M. Singh. Le président Bush va devoir maintenant convaincre un Congrès réticent de faire une exception au régime de non-prolifération, afin d'aider au développement de l'Inde, qui a un besoin criant d'énergie pour soutenir son économie. Cet accord est un changement majeur dans la politique américaine de non-prolifération. Une loi américaine interdit l'exportation de technologies pouvant aider le programme nucléaire d'un pays non signataire du TNP et Washington avait imposé des sanctions à l'Inde après les explosions nucléaires de 1998. Auparavant, Washington était revenu sur un accord de fourniture de combustible pour le réacteur indien de Tarapur (livré par les Etats-Unis) après la première explosion nucléaire indienne, en 1974. Peu de détails ont filtré sur le contenu exact de l'accord de New Delhi, et notamment sur les points de divergences - la durée, perpétuelle ou non, des inspections de l'AIEA sur les réacteurs civils - qui existaient jusqu'à l'arrivée, mercredi soir à New Delhi, du président Bush. Rompant avec le protocole, le premier ministre indien avait accueilli personnellement le président Bush à son arrivée en Inde, pour une visite de deux jours, commencée par un entretien avec le président, Abdul Kalam et un dépôt de gerbes au mausolée du mahatma Gandhi. Pendant ce temps, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans le centre de New Delhi aux cris de "Bush, vous êtes un tueur" ou "Bush, rentrez chez vous !". Illustrant les sentiments mitigés des Indiens à l'égard du président américain, un sondage du quotidien Hindustan Times révèle que 45 % des personnes interrogées considèrent le président Bush comme un ami de l'Inde. 56 % estiment que M. Singh en fait trop pour se rapprocher des Etats-Unis et 51 % pensent que l'Inde ne peut pas faire confiance à long terme aux Etats-Unis.