Annonce George Bush juge "absurde" le rapport d'Amnesty sur GuantanamoVoici les principaux points abordés par le président américain lors d'une conférence de presse, mardi 31 mai à la Maison Blanche. Guantanamo. George W. Bush a qualifié "d'absurde" le rapport de l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International sur les conditions de détention de prisonniers musulmans à la base américaine de Guantanamo (Cuba). "Les Etats-Unis sont un pays qui défend la liberté dans le monde. Quand des accusations sont portées contre nos ressortissants, nous menons des enquêtes exhaustives de manière transparente, a-t-il affirmé. Nous avons des milliers de personnes placées en détention et nous avons mené des enquêtes sur chaque plainte les concernant. Ils semblent qu'ils (Amnesty International) fondent certains de leurs jugements sur les accusations des détenus, des gens qui désertent l'Amérique, des gens qui sont entraînés en certains cas à ne pas dire la vérité". Irak. George Bush est resté, sur cette question, aussi vague qu'optimiste. "Je pense que le gouvernement irakien sera capable de triompher des rebelles (...) que les Irakiens ont porté un coup sévère à la rébellion lorsqu'ils ont voté", fin janvier, a-t-il déclaré. "Encouragé" par l'annonce de Bagdad que 40 000 soldats irakiens sont désormais suffisamment entraînés pour aider à défendre la capitale, il a déclaré que les 140 000 soldats américains déployés en Irak rentreraient une fois les Irakiens "prêts", tout en espérant que cela serait "plutôt tôt que tard". A propos de la violence qui ravage le pays depuis l'intervention américano-britannique en mars 2003, il a affirmé qu'elle était le fait de personnes qui "défendent une idéologie de la terreur qui est, selon moi, à l'opposé de la liberté", de "groupes de personnes frustrées et désespérées qui tuent des gens innocents". Iran. Les négociations de la troïka européenne (France, Grande-Bretagne et Allemagne) avec l'Iran pour qu'il abandonne son programme nucléaire ont permis "des progrès", a estimé le président américain, avant d'expliquer que les Etats-Unis avaient levé leur veto à l'examen de la candidature de l'Iran à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) "pour faciliter les discussions". Il a aussi réitéré son soutien à la voie diplomatique. George Bush n'a évoqué la France que sur ce sujet, et n'a fait aucun commentaire sur son non à la Constitution européenne. Corée du Nord. George W. Bush a estimé que les efforts diplomatiques des Etats-Unis et quatre autres pays (Chine, Japon, Russie et Corée du Sud) pour convaincre la Corée du Nord d'abandonner ses ambitions nucléaires "peuvent et vont marcher". "Nous sommes constamment en contact avec nos homologues chinois", a-t-il précisé, se disant favorable à "l'approche diplomatique", même s'"il y a beaucoup de travail avec les Nord-Coréens parce que (ce pays) a tendance à ignorer ce que les cinq autres nations disent, mais cela ne veut pas dire que nous allons arrêter et nous pouvons continuer à dire clairement que s'il s'attend à être traité comme une nation responsable, il a besoin d'écouter les cinq nations impliquées", a estimé le président Bush. Chine. "Nous attendons de la Chine qu'elle agisse de façon loyale dans le commerce international", a assuré George Bush, qualifiant les relations entre les deux pays de "très complexes". "La Chine représente une opportunité économique et la meilleure façon de traiter avec la Chine est de dire, écoutez, il y a des règles et nous attendons de vous que vous les respectiez", a-t-il ajouté, en réponse à la volte-face de Pékin, qui vient de supprimer les taxes à l'exportation qui devaient être augmentées au 1er juin. "Nous avons l'obligation de rappeler aux Chinois que toute société porteuse d'espoir est une société où en plus de la liberté économique il y a la liberté religieuse et la liberté de la presse", a aussi indiqué le président américain, précisant qu'il évoque "toujours les questions du dalaï lama et des évêques catholiques" quand il rencontre des dirigeants chinois.Egypte et Ouzbékistan. George Bush a appelé ces deux pays alliés des Etats-Unis récemment critiqués pour avoir réprimé l'opposition, à respecter les droits de l'homme. "Nous comptons sur tous nos amis, ainsi que ceux qui ne sont pas nos amis, pour qu'ils honorent les droits de l'homme et qu'ils respectent les droits des minorités, cela fait partie d'un monde sain et pacifique", a déclaré M. Bush. "Nous avons appelé à ce que la Croix-Rouge internationale se rende dans la région" d'Andijan (Ouzbékistan) pour enquêter sur les événements sanglants du 13 mai, a précisé le président américain. Egalement interrogé sur les incidents survenus la semaine dernière durant la campagne du référendum en Egypte, M. Bush a affirmé son soutien à "un processus politique ouvert". "Nous rejetons toute violence envers ceux qui expriment leur désaccord avec le gouvernement", a-t-il répété.Russie. Le président américain a affirmé mardi qu'il continuait de suivre de près les démêlés judiciaires de Mikhaïl Khodorkovski, condamné dans la matinée à neuf ans de prison. Il a rappelé qu'il avait, par le passé, directement exprimé ses inquiétudes au président russe, Vladimir Poutine, parce qu'"il nous semblait que (l'ex-patron du groupe pétrolier russe Ioukos) avait été jugé coupable avant même d'être mis en prison. En d'autres termes, il a été emprisonné avant d'être jugé". AFFAIRES INTÉRIEURESNomination de John Bolton à l'ONU. Le président américain s'est dit "déçu" que le Sénat ait imposé la semaine dernière un nouveau délai au processus de nomination du très controversé John Bolton pour le poste d'ambassadeur à l'ONU. "Clairement, il a les voix qu'il faut pour que (sa nomination) soit confirmée (...). J'ai été déçu que une fois de plus les responsables du Sénat ne laissent pas se tenir un vote pour ou contre", a-t-il ajouté, espérant qu'"il soit confirmé bientôt". Jeudi dernier l'opposition démocrate du Sénat avait empêché par une manœuvre procédurale l'organisation d'un vote sur la nomination de M. Bolton, afin de protester contre ce qu'elle qualifie de rétention d'informations à son propos par l'administration Bush. Pour le président, M. Bolton est l'homme qu'il faut pour réformer l'ONU, qui "commence à perdre la confiance du peuple américain, si elle ne l'a pas déjà perdue".
