Fin Gaza : fin de l'évacuation des colons israéliens Netzarim, la dernière colonie israélienne de la bande de Gaza a été abandonnée dans la soirée• Les opposants au retrait se sont donné rendez-vous en Cisjordanie, où deux implantations doivent encore déménager • Netzarim et puis s'en va. En fin de journée, un porte parole de la police isralienne a annoncé que tous les colons israéliens de la bande de Gaza avaient été évacués. L'annonce a été faite à l'issue de l'évacuation de la dernière colonie juive de la bande de Gaza. En moins d'une semaine, quelque 8.500 Israéliens installés dans 21 implantations auront quitté ce bout de terre palestinienne occupée depuis 1967 par Israël. Restent deux colonies de Cisjordanie (sur quatre inscrites dans le plan de retrait d'Ariel Sharon), Sanour et Homesh, qui seront vidées de leurs habitants à partir de mardi. Des centaines de policiers et de soldats, venus à bord de véhicules blindés depuis le camp de Réhim, en Israël, sont arrivés en milieu de matinée à Netzarim, une minuscule implantation jouxtant la ville de Gaza. Puis, ils ont tapé aux portes des colons pour les inviter courtoisement à partir: «Nous sommes prêts à vous aider pour votre déménagement. Votre présence ici est illégale, et vous devez vous en aller.» Devant les maisons, du linge sèche au soleil comme si de rien n'était, alors que des enfants jouent avec leurs parents sur une étendue verte. A l'exception de quelques camions de déménagement, rien ne laisse deviner que la colonie est sur le point d'être évacuée. Mais les quelques dizaines de familles juives ont accepté de quitter les lieux, après une ultime prière collective dans leur synagogue. Toute la nuit, les garde-frontières israéliens ont sorti les nombreux radicaux opposés au retrait qui s'étaient infiltrés illégalement à Netzarim. Certains ont eu le temps de badigeonner les murs de slogans vengeurs: «Tu rejoindras bientôt Lili» (la défunte épouse d'Ariel Sharon), «Yigal Amir, où es-tu?» en référence au colon extrêmiste qui assassinat le Premier ministre Yitzhak Rabin, en novembre 1995. En début d'après-midi, les colons de Netzarim devaient rejoindre en autobus le Mur des Lamentations à Jérusalem, puis emménager dans des logements provisoires, dans l'implantation d'Ariel, en Cisjordanie. Après leur départ, la bande de Gaza doit être confiée à l'armée israélienne. Celle-ci devra déménager les biens laissés par les colons, superviser la destruction de leurs maisons, et assurer le transfert de la région au contrôle de l'Autorité palestinienne. En Cisjordanie, des opposants par milliers Les opérations s'annoncent plus délicates en Cisjordanie, où plusieurs milliers de militants anti-retrait se sont glissés dans les colonies de Sanour et Homesh, bien décidés à donner du fil à retordre aux forces de police. Une centaine de ces jusqu'au-boutistes a été arrêtée dans la nuit. «Ces militants se heurteront à une tolérance zéro (...) Ceux qui auront recours à la violence se retrouveront en prison», a déclaré à la radio le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Guidéon Ezra. Lundi matin, policiers et soldats ont pris position autour des deux implantations juives pour préparer une intervention musclée. Près de Sanour, les rouleaux compresseurs et des pelleteuses aplanissaient le terrain, tandis que la police montée entraînait ses chevaux dans un pré voisin.