Annonce Gaza : feu vert gouvernemental pour le plan Sharon Après de multiples tractations, le Premier ministre a obtenu ce dimanche l'accord de son cabinet sur son plan de retrait de la bande de Gaza. Il souhaite que l'opération soit terminée fin 2005. Mis en ligne le 06 juin 2004   Pour aller plus loin   Ariel Sharon pris entre deux feux (29/03/2004)   Bush adoube le plan Sharon (14/04/2004)   Le Likoud dit non au plan Sharon (03/05/2004)   Des tractations pour sauver le plan Sharon (04/05/2004) Le cabinet israélien a voté ce dimanche par quatorze voix contre sept le compromis sur le plan de retrait de la bande de Gaza du Premier ministre Ariel Sharon. Ce dernier a précisé qu'il souhaité qu'Israël ait définitivement quitté le secteur avant la fin 2005.  "L'Etat d'Israël a fait aujourd'hui un pas crucial. Le gouvernement israélien a adopté ce plan de séparation et adressé ainsi un message au peuple israélien, à ses voisins, aux Palestiniens et au monde", a expliqué Ariel Sharon. "Les Israéliens comprennent qu'Israël prend son avenir en mains, que cette décision assurera la sécurité, le succès économique, et permettra une majorité démographique juive en Israël", a-t-il ajouté, précisant qu'"Israël ne va pas attendre davantage les Palestiniens, et ces derniers doivent comprendre qu'ils perdront d'autres atouts s'ils ne renoncent pas au terrorisme et à l'incitation à la violence". Echéance à un an Au terme du compromis trouvé avec le gouvernement, l'application du plan est cependant différée. Selon le texte, le cabinet adopte le principe du retrait échelonné de Gaza, Ariel Sharon s'engageant publiquement à annoncer la décision d'évacuer les colonies israéliennes en mars 2005. Dans l'intervalle, des préparatifs en ce sens doivent être poursuivis, et seules des subventions de fonctionnement doivent être versées aux colonies appelées à être évacuées. Le compromis en question indique que les lettres échangées le 14 avril par le Premier ministre et le président américain George W. Bush sont adjointes en tant que "rappel" et non en tant qu'"annexe" engageant le gouvernement. Ariel Sharon s'y engageait formellement à évacuer les implantations de la bande de Gaza. De son côté, le président Bush reconnaissait implicitement qu'Israël pourrait à terme annexer des blocs de colonies en Cisjordanie en souhaitant que l'hypothétique tracé des frontières soit "réaliste", et indiquait, comme Bill Clinton avant lui, que les réfugiés palestiniens devraient en priorité s'installer dans leur futur Etat et non à l'intérieur des frontières d'Israël, comme l'exigent les Palestiniens. 60% favorables Le plan de Sharon prévoit une évacuation par étapes de la bande de Gaza et de ses 21 colonies ainsi que de quatre colonies isolées du nord de la Cisjordanie. Avec le départ du parti de l'Union nationale (7 députés sur 120), la majorité gouvernementale se réduit à 61 députés (sur 120). Avec celui du PNR, Sharon ne pourrait plus compter que sur le soutien de 55 députés. Dans ce cas, il pourrait adjoindre à son gouvernement l'actuelle opposition travailliste (21 députés) pour recréer un gouvernement d'union nationale. Mais, contrairement à certains cadres du parti, leur leader Shimon Peres ne semble pas excessivement favorable à cette hypothèse. Un important rassemblement pour le retrait de Gaza s'est tenu samedi soir aux abords de la résidence d'Ariel Sharon à Jérusalem, à l'appel de formations d'opposition de gauche et d'organisations pacifistes. Près de 60% des Israéliens (juifs et Arabes confonfus) sont favorables au plan de retrait, contre 34% d'avis contraire et le reste sans opinion, selon un sondage publié vendredi par le quotidien Ha'aretz. Barghouthi condamné à la prison à vieLe chef du Fatah pour la Cisjordanie a été condamné dimanche à cinq peines de prison à vie assorties d'une peine de sûreté de 40 ans pour meurtre, par le tribunal de district de Tel-Aviv. Agé de 45 ans, Marouane Barghouti, longtemps considéré comme successeur potentiel de Yasser Arafat, a nié les charges retenues contre lui. Le dirigeant palestinien a affirmé que l'Intifada se poursuivrait.