Annonce Gaz de France ouvre son capital dans un climat social tendu L'ouverture du capital de Gaz de France, commencée jeudi 23 juin, se fait dans un climat social tendu, en raison de l'opposition des syndicats de salariés, en particulier la CGT, dominante dans l'entreprise. Les six administrateurs salariés de l'entreprise (trois CGT, un  FO, un CFDT et un CGC)  se sont prononcés "contre l'ouverture du capital qui a été votée" mercredi 22 juin. Création d'une association de "citoyens actionnaires" Une association des agents et citoyens actionnaires de Gaz de France vient de se créer pour instaurer un "contre-pouvoir" dans le cadre de l'ouverture du capital qui va débuter jeudi, a-t-elle annoncé mercredi dans un communiqué. L'association, créée par des salariés issus du milieu syndical, souligne que l'initiative pourra être étendue à EDF "le jour venu". L'ouverture du capital de l'électricien est prévue à l'automne. [-] fermer Quelque 200 à 300 électriciens-gaziers se sont rassemblés mercredi à Paris devant le siège de Gaz de France à l'initiative de plusieurs syndicats, pour protester contre l'ouverture du capital du groupe mercredi 22 juin. Les électriciens-gaziers – entre 250 et 300, selon la CGT –, venus de plusieurs départements d'Ile-de-France, se sont regroupés à la mi-journée, à l'appel de la CGT, CFDT, FO, SUD et CFTC, devant le siège de GDF, où se tenait un conseil d'administration sur le sujet. Les manifestants ont déployé une banderole sur les grilles du siège proclamant : "Salaires, emplois, non à la privatisation d'EDF et de GDF". GDF "n'a pas besoin d'actionnaires privés pour assurer son développement. Cette privatisation est purement idéologique et aura des conséquences très importantes sur le service public, les tarifs, les investissements de sécurité et l'emploi", ont affirmé les administrateurs CGT. ENTRE 20,7 EUROS ET 24 EUROS POUR LES INSTITUTIONNELS Le prix de l'action du groupe devrait se situer dans une fourchette comprise entre 20,7 euros et 24 euros pour les investisseurs institutionnels, a annoncé, jeudi 23 juin, le ministère de l'économie et des finances dans un communiqué. "Si les conditions de marché le permettent, il sera procédé à la cession d'un maximum de 121,3 millions d'actions et à la création d'un maximum de 80,9 millions d'actions nouvelles", indique le ministère. Ces chiffres comprennent l'offre réservée aux salariés. Selon un calcul de l'AFP, en fonction de la fourchette indicative, l'Etat récupérerait ainsi entre 2,51 et 2,911 milliards d'euros. "A l'issue de ces opérations, l'Etat devrait détenir entre 78 % et 80 % du capital de Gaz de France", relève Bercy. Outre les investisseurs institutionnels, pour lesquels Bercy a donné une fourchette de prix, l'ouverture de capital concerne également les particuliers ainsi que les salariés ou anciens salariés du groupe. L'offre aux particuliers se fera sous formed' "une offre à prix ouvert précédée d'une période de réservation", indique Bercy. "Cette offre à prix ouvert pourra représenter entre 30 % et 53 % des titres offerts aux institutionnels et aux particuliers avant option de surallocation", a-t-il souligné. Les particuliers bénéficieront notamment d'"une action gratuite pour 10 actions achetées dans le cadre de cette offre et conservées pendant dix-huit mois, dans la limite pour celles-ci d'une contre-valeur de 4 575 euros". L'offre portera sur un maximum de 105,5 millions d'actions existantes et 70,3 millions d'actions nouvelles. Les particuliers bénéficieront aussi d'une décote de 20 centimes d'euro par rapport au prix qui sera offert aux investisseurs institutionnels, et de l'exonération des droits de garde pendant dix-huit mois. ENTRE 26,4 ET 30,3 MILLIONS D'ACTIONS RÉSERVÉES AUX SALARIÉS L'Etat et le groupe consentiront aux banques chargées du placement institutionnel une option d'acquisition, d'un maximum de 22,4 millions d'actions, dont 11,9 millions d'actions existantes et 10,5 millions d'actions nouvelles, qui pourront être cédées dans le cadre de l'exercice de l'option de surallocation. Les salariés et anciens salariés de GDF, quant à eux, "se verront offrir la possibilité de souscrire jusqu'à 15 % du total de l'offre dans des conditions préférentielles, conformément à la loi", a souligné le ministère. L'Etat réserve aux salariés entre 26,4 et 30,3 millions d'actions. La période des offres débute jeudi 23 juin et devrait s'achever le mercredi 6 juillet, précise le ministère, sans toutefois donner d'information sur la date de la première cotation du titre GDF en Bourse. Le ministère des finances avait annoncé le 8 juin l'ouverture du capital de Gaz de France pour le 23 juin, pour une cotation début juillet. La première cotation des actions devrait intervenir le 7 juillet à la Bourse de Paris, a annoncé jeudi 23 juin le groupe gazier dans un communiqué. "Le gouvernement a décidé de donner à Gaz de France toutes les chances de se développer en ouvrant son capital. Elle pourra désormais lutter à armes égales avec ses concurrents. L'introduction en Bourse va permettre à Gaz de France de disposer de capitaux supplémentaires et de diminuer son endettement. Sa stratégie d'alliance et de croissance sera facilitée", a fait valoir le ministère.