Annonce Gaz de France affiche des résultats records avant sa probable entrée en Bourse d'ici cet été Président de Gaz de France depuis septembre 2004, Jean-François Cirelli peut louer l'héritage laissé par son prédécesseur Pierre Gadonneix. Mercredi 23 février, M. Cirelli a annoncé un résultat net record de 1,046 milliard d'euros, en progression de 14,9 %, pour un chiffre d'affaires de 18,1 milliards, en hausse de 8,9 %. "Nos activités internationales représentent désormais 29 % de notre chiffre d'affaires contre 19 % il y a encore deux ans", se félicite M. Cirelli.Ce dernier vante le modèle de développement de GDF : être un gazier présent de l'exploration-production à la commercialisation en passant par les services. Toutefois, c'est le segment achat-vente d'énergie qui tire le chiffre d'affaires puisqu'il a représenté 14,3 milliards d'euros (+ 10,3 %). L'exploration-production, segment sur lequel GDF estime être devenu un acteur "crédible", a augmenté de près de 38 % pour atteindre 969 millions.Le résultat d'exploitation a diminué de 15 %, à 1,6 milliard d'euros. Explications de M. Cirelli : "Suite à l'accident survenu à Mulhouse - le 26 décembre 2004 et qui a fait 17 morts -, GDF a décidé d'accélérer son programme de résorption des canalisations en fonte grise, qui sera achevé fin 2007 au lieu de fin 2008. Ce coût supplémentaire de 264 millions d'euros a été provisionné dans les comptes 2004".M. Cirelli a souligné que GDF avait procédé à peu d'acquisitions (150 millions d'euros en 2004) du fait des prix élevés. Revenant sur la polémique sur la hausse des prix du gaz survenue à l'automne, il souhaite désormais une règle d'évolution des tarifs administrés qui soit claire et reflète l'évolution des coûts.PROJETS D'INVESTISSEMENTSContrairement à EDF, GDF ne dispose pas de revenus conséquents provenant de son parc de production. Le gazier ne produit que 10 % du gaz qu'il commercialise, son objectif étant d'atteindre les 15 % à moyen terme. Il a besoin de partenaires mais aussi de moyens financiers pour renforcer ses positions sur un marché en pleine dérégulation. Mais GDF peut se targuer d'avoir un bilan solide. Ses fonds propres ont dépassé pour la première fois les 10 milliards d'euros et l'endettement net a baissé de 14,6 % par rapport à 2003, à 4,4 milliards d'euros.Toutefois, il ne dispose pas d'une trésorerie suffisante pour réaliser une grosse acquisition. GDF a lancé des projets assez lourds en termes d'investissements, à l'instar notamment de la construction d'un second terminal méthanier à Fos-sur-Mer.Par ailleurs, GDF est en négociation exclusive avec l'anglais Centrica pour prendre le contrôle de la Société de production d'électricité (SPE), le deuxième électricien belge. Convaincu qu'EDF fera un jour une offre mixte gaz et élecricité à ses clients, GDF veut pouvoir faire de même.M. Cirelli se dit prêt pour entrer en Bourse : "Le ministre - de l'économie - a fixé un calendrier - avant l'été -, l'entreprise sera prête techniquement." Le document d'introduction vient d'être déposé à l'Autorité des marchés financiers.Et cette semaine, M. Cirelli doit participer à une première réunion avec la Commission des participations et des transferts. Alors qu'une mise sur le marché de 30 % du capital de GDF est prévue, "pour sa part, l'entreprise ne demande pas que l'Etat les vende d'un coup", déclare M. Cirelli. Au cas où une belle acquisition se présenterait, "nous ne voulons pas nous mettre dans une situation où la seule alternative serait de payer en cash", prévient M. Cirelli.
