Annonce Gaymard s'expliquera au 20h de TF1 Selon deux quotidiens à paraître vendredi, le ministre de l'Economie possède cinq résidences. A ce titre, il a versé en 2004 l'impôt de solidarité sur la fortune. Jeudi soir, le Premier ministre avait demandé à son ministre de l'Economie de s'expliquer " rapidement", ce sera chose faite ce soir au 20h de TF1. De mal en pis pour le ministre de l'Economie. Deux nouvelles révélations devraient venir enfler la polémique sur l'affaire de l'appartement de Hervé Gaymard. Selon le quotidien gratuit 20 Minutes à paraître vendredi, il est propriétaire depuis "environ un an" d'une maison dans le Finistère, d'une valeur évaluée à environ 300.000 euros. La demeure située entre Concarneau et Pont-Aven, est d'une surface de 85 m2 sur 957 m2 de terrain. Elle "n'a rien d'ostentatoire" mais vaudrait entre 300.000 et 350.000 euros, selon une agence immobilière locale interrogée par le journal.2.160 euros d'ISFEt ce n'est pas tout. Le journal Libération de compléter en précisant que le couple Gaymard possède également une maison au Villaret en Savoie et deux appartements de deux pièces dans une maison de ville de Bourd-Saint-Maurice. Le couple Gaymard a payé, à ce titre, 2.160 euros d'impôt de solidarité sur la Fortune (ISF) en 2004, révèle le quotidien dans son édition à paraître vendredi. Bercy a confirmé jeudi soir que le ministre et son épouse sont bien assujettis à l'ISF, dont le plancher était en 2004 de 720.000 euros.Le ministre de l'Economie n'a pas tardé à répondre au souhait de Matignon de "s'expliquer complètement et rapidement" sur son appartement : Hervé Gaymard est ce soir l'invité du journal de 20h de TF1."Si j'étais un grand bourgeois, je serais propriétaire"Parmi les justifications attendues, on citait hier dans l'entourage du Premier ministre une déclaration du ministre de l'Economie à Paris Match : "évidemment, si je n'étais pas le fils d'un cordonnier-marchand de chaussures, si j'étais un grand bourgeois, je n'aurais pas de problème de logement", déclare Hervé Gaymard dans le dernier numéro de l'hebdomadaire, publié jeudi. "Je serais propriétaire de mon appart' et il n'y aurait pas toute cette affaire", ajoute-t-il dans cette interview réalisée avant les dernières révélations du Canard enchaîné sur l'appartement qu'il possède boulevard St-Michel. Et celles de 20 Minutes et de Libération...Matignon faisait savoir jeudi soir qu' il n'a "jamais été question de démission et le Premier ministre lui a exprimé son amitié et sa confiance à la fin du conseil des ministres". Prié de dire si l'affaire du logement de fonction et de l'appartement privé d'Hervé Gaymard était désormais "classée", l'entourage du Premier ministre avait cependant répondu : "C'est à lui de nous le démontrer." "Il a commis une grosse erreur. Il l'a reconnue et il la répare en payant ce qu'il doit après avoir quitté l'appartement. Ce n'est pas un bandit. Il faut faire attention à la chasse à l'homme ; il a quand même huit enfants", a-t-on ajouté de même source. ""La partie émergée de l'iceberg" La dernière réaction en date sur l'affaire est celle de François Bayrou. Ce matin, le président de l'UDF a très nettement laissé entendre qu'il s'attendait à une démission d'Hervé Gaymard. "Vous voyez très bien qu'il y a un scénario inéluctable qui est en train de se dérouler sous nos yeux", a-t-il estimé. "Sa crédibilité, sa tranquillité d'esprit et son image sont atteints aujourd'hui", a-t-il dit. "Mais ce n'est pour moi que la partie émergée de l'iceberg", a ajouté le député des Pyrénées-Atlantiques. "La vraie question est : qu'est-ce qui fait que la démocratie française va ainsi de scandales en scandales", "pourquoi la France est-elle le seul pays en Europe, dans le monde développé, avec de telles pratiques". "La question est : pourquoi un ministre de l'Economie est-il obligé d'aller chercher un appartement dans un des quartiers les plus chics de Paris, pourquoi ne peut-il simplement loger dans son ministère; la réponse est : parce qu'il y a 43 ministres au gouvernement et pas autant de logements de fonction". "Le fait qu'on ne soit pas raisonnable dans la formation d'un gouvernement entraîne des pratiques et des facilités à mes yeux insupportables", a encore ajouté François Bayrou.
