Déclaration François Fillon recule sur la réforme du baccalauréat A la veille d'une nouvelle journée de mobilisation des lycéens à Paris, le ministre de l'éducation nationale, François Fillon, a déclaré, dimanche 13 février, qu'il renonçait "sur le bac et seulement sur cette question-là", à passer "en force parce que je ne veux pas prendre le risque de voir cet examen dévalorisé". Les lycéens maintiennent leur manifestation du mardi 15 février à l'appel de leurs organisations. A deux jours du débat parlementaire sur son projet de loi sur l'école, François Fillon a annoncé, dimanche 13 février, que les parlementaires ne discuteraient pas de la réforme du bac. "Sur le bac et seulement sur cette question-là, nous ne passerons pas en force parce que je ne veux pas prendre le risque de voir cet examen dévalorisé", a dit le ministre sur Europe 1. Il a dit son intention d'amender le projet de loi "pour donner les délais nécessaires, c'est-à-dire (...) ne pas décider de manière précise de la réforme du baccalauréat au cours de la discussion sur la loi d'orientation".Le ministre a précisé que l'amendement supprimerait la mention portant de 12 à 6 le nombre de matières faisant l'objet d'un examen, les autres matières étant évaluées par le contrôle continu ou par un contrôle en cours de formation. Le numéro deux du gouvernement s'est tout de même dit attaché à l'idée de diminuer le nombre d'épreuves au bac. "Si on veut arriver à ce que ce bac soit un bac moins stressant pour les lycéens, un bac plus facile à organiser pour l'éducation nationale, il ne faut pas qu'il y ait autant d'épreuves qu'aujourd'hui", a-t-il estimé.Il s'est voulu par ailleurs très ferme sur le maintien de l'ensemble des autres dispositions du projet de loi. "Je serai mardi à 16 heures à l'Assemblée nationale avec un projet de loi qui est le fruit de plus d'un an de concertation, de dialogue avec les Français", et qui "vise à permettre à tous les jeunes Français de réussir, de trouver leur voie personnelle dans notre système éducatif", a-t-il déclaré."UNE MANIPULATION"Il a rappelé son expérience de ministre des affaires sociales : "La réforme des retraites, c'était vital pour le pays, sinon on allait droit dans le mur, sur la réforme de l'école, c'est pareil : il n'y a pas de délai possible." "Sur le bac, en revanche, on peut prendre un peu plus de temps", a-t-il insisté, en précisant que les discussions sur cette réforme "repartiront de zéro" et que "le cahier des charges des négociations qui vont s'ouvrir sera le plus souple possible".Coralie Caron, la secrétaire générale de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), syndicat à l'origine du mouvement lycéen depuis trois semaines, a renouvelé dimanche son appel à une mobilisation mardi, en critiquant la "manipulation" de François Fillon. "Il veut attendre et simplement casser le mouvement lycéen", a-t-elle estimé. Selon elle, M. Fillon veut "reporter" la réforme du bac "à plus tard pour la faire passer pendant que les lycéens passeront le bac". L'Union nationale lycéenne (UNL) a également appelé à "une mobilisation massive" mardi. Du côté des enseignants, le secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri, s'est "réjoui" dimanche d'un "geste clair et positif", mais en a dénoncé le caractère "tactique". "Il y a beaucoup d'autres raisons de manifester", a-t-il ajouté. Quant à l'intersyndicale de l'éducation (FSU, UNSA, FERC-CGT, SGEN-CFDT, FAEN), elle avait appelé il y a plusieurs jours à "poursuivre l'action" menée depuis janvier contre la politique gouvernementale. Lycéens et enseignants ont maintes fois rappelé qu'ils revendiquaient le "retrait pur et simple" de la réforme et non le seul abandon du volet bac. Ils demandent aussi le rétablissement des travaux personnels encadrés (TPE) en terminale, des moyens supplémentaires pour les établissements en difficulté, plus d'encadrement et la remise en place des postes d'enseignants et personnels supprimés.
