Mort de Francis PymL'ancien
Mort Francis PymL'ancien ministre conservateur Francis Pym, mort le 7 mars à l'âge de 86 ans, a connu sa période de gloire en dirigeant la diplomatie britannique lors de la guerre des Malouines, qui opposa en 1982 l'Argentine à la Grande-Bretagne. Ce patricien tory, courtois et affable, a succédé à lord Carrington après l'invasion, le 2 avril, de l'archipel britannique par les forces du dictateur argentin Leopoldo Galtieri.A la tête du Foreign Office, cet atlantiste a convaincu son collègue américain, Alexander Haig, de soutenir l'envoi d'un corps expéditionnaire britannique, malgré l'opposition d'une partie de l'administration Reagan. Cet appui a permis à Londres de poursuivre l'option militaire en neutralisant les tentatives sud-américaines à l'ONU d'imposer une solution négociée. Malgré la reconquête des Malouines, Francis Pym a été limogé du gouvernement de Margaret Thatcher après la réélection triomphale du premier ministre, en 1983.Ce conservateur de la vieille école avait osé faire publiquement part de ses inquiétudes devant la menace d'une radicalisation en cas de raz-de-marée de la droite. Au passage, la Dame de fer s'est vengée du Foreign Office, symbole à ses yeux d'un certain establishment élitiste, proeuropéen, soupçonné d'être tenté par l'apaisement et prêt à sacrifier les intérêts du pays à sa vision de la coopération internationale.Redevenu simple député, Francis Pym a créé le Centre Forward, un groupe de parlementaires de droite réfractaires à la politique thatchérienne, à sa vision étroite et mercantile de l'Union européenne et à son manichéisme. Devant l'échec de la dissidence, il quitte la politique en 1987 pour rejoindre la Chambre des lords.Né dans une famille aisée, fils de député conservateur, élevé dans les traditions du pensionnat d'Eton et de l'université de Cambridge, Francis Pym est entré à la Chambre des communes en 1961.Dans le cabinet Heath (1970-1974), il a occupé le poste de responsable du groupe parlementaire et surtout le pénible portefeuille de l'Irlande du Nord, alors à feu et à sang.Nommée à la tête des tories en 1975, Margaret Thatcher l'a repris au sein du cabinet fantôme. Bien qu'il ait fait ses preuves comme porte-parole de l'opposition pour les affaires étrangères, Francis Pym s'est toutefois fait damer le pion, lors de la constitution du premier gouvernement Thatcher en juin 1979, par lord Carrington.A la place, cet ancien officier du régiment des lanciers de la reine, décoré pour bravoure lors de la campagne d'Italie de 1943, a été nommé à la défense nationale. Mais son hostilité à la réduction des forces conventionnelles britanniques au profit du nucléaire a valu à cet artisan du déploiement des missiles de croisière américains sur le territoire britannique d'être muté à la tête du groupe parlementaire conservateur.Là encore, le téméraire lieutenant s'est souvent opposé à Mme Thatcher en lui conseillant la modération de la politique économique monétariste. Mais il n'a jamais contesté l'autorité du chef du gouvernement.13 février 1922Naissance à Cambridge (Angleterre)1961Député conservateur1975Responsable du groupe "tories"1982Ministre des affaires étrangères7 mars 2008Mort à Cambridge