Statistique France Télécom perd 10 000 clients par semaine DEPUIS SAMEDI, les consommateurs qui s'abonnent à France Télécom ne sont plus obligés de s'engager pour une durée de douze mois minimum. Ils peuvent désormais signer pour six mois seulement. A tout moment, ils seront en mesure également de résilier leur abonnement «pour motif légitime», sans avoir à régler de pénalités. Ce changement marque un tournant majeur pour l'opérateur. Ses clients peuvent désormais le quitter plus facilement pour choisir un concurrent grâce à la technique dite du dégroupage total. Jusqu'à maintenant, ceux qui souhaitaient bénéficier d'une telle offre avaient à patienter jusqu'à la fin de leur période d'abonnement d'un an pour pouvoir résilier leur contrat auprès de France Télécom. Connu de 62% des Français selon une étude réalisée par Ipsos pour Neuf Cegetel, le dégroupage permet aux abonnés de s'affranchir de tout lien avec France Télécom et d'opter pour un concurrent comme Free, Neuf Cegetel, Alice, Club Internet, pour téléphoner, naviguer sur Internet et éventuellement regarder la télévision. Selon une étude publiée vendredi par l'autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), le régulateur du secteur, le dégroupage total est en forte croissance depuis janvier 2005. La France est au troisième rang européen dans ce domaine. On comptait 255 600 lignes téléphoniques totalement dégroupées fin juin, c'est-à-dire celles qui sont exploitées par des challengers de France Télécom. Et l'Arcep enregistre chaque semaine 10 000 demandes supplémentaires d'abonnement au dégroupage total.«Le jeu de la concurrence s'exerce dans les deux sens, cherche à nuancer le porte-parole de France Télécom. Nous sommes habitués à ce que des clients nous quittent pour essayer les offres des concurrents. Dans le même temps, 10 000 à 15 000 clients prennent chaque semaine des abonnements chez nous. Ils reviennent notamment pour la qualité de service.» Avec plus de 8 millions d'accès Internet haut débit au deuxième trimestre 2005, la France est «leader en Europe» sur le marché grand public, explique Gabrielle Gauthey, un des sept membres de l'Arcep. Et de préciser que «la France a désormais dépassé en chiffres absolus l'Allemagne qui a longtemps caracolé en tête». En taux de pénétration du marché (12,1%), l'Hexagone se rapproche des États-Unis (13,5%). Selon un sondage Médiamétrie, plus de trois quarts des internautes à domicile sont connectés au haut débit, soit près de trois fois plus qu'il y a deux ans. En revanche, la concurrence progresse moins vite pour les entreprises hors des grandes métropoles. Selon l'Arcep, ce marché n'a augmenté que de 10% en six mois, deux fois et demi moins vite que pour le grand public. Le régulateur a annoncé qu'il allait suivre tout particulièrement l'équipement des zones d'activité économique où France Télécom «bénéficie d'un avantage concurrentiel important». Il souhaite, en collaboration avec les collectivités locales, encourager les «opérateurs alternatifs pour instaurer un certain niveau de concurrence locale».
