Annonce France 2 se sépare de Christophe Hondelatte Le présentateur du "13 heures" dit "ne plus supporter la notoriété". Benoît Duquesne le remplace. Nouveau coup de tonnerre à la rédaction de France 2. Dans un communiqué laconique publié vendredi 28 janvier, la chaîne a indiqué que, "sur décision de la direction de l'information, Christophe Hondelatte ne présentera plus à partir de ce jour le journal de 13 heures". Cette décision a été prise par Christopher Baldelli, directeur général de la chaîne publique, et Arlette Chabot, directrice de l'information, à la suite d'une lettre que M. Hondelatte leur a envoyée le matin même. Dans cette lettre, le journaliste écrivait qu'il "ne présenterai-t- pas le journal de la mi-journée pour des raisons personnelles". Selon plusieurs témoins, M. Hondelatte, "très déprimé", n'aurait pas supporté quelques lignes d'un portrait que lui consacrait Libération de vendredi, dans lequel était mentionné l'existence de son fils de 14 ans "surgi de son autre vie". Pris "d'un coup de colère", selon une journaliste de la chaîne, M. Hondelatte a écrit sa lettre et a quitté immédiatement la rédaction. Benoît Duquesne l'a remplacé au pied levé pour la présentation du journal de la mi-journée. Joint par Le Monde, M. Hondelatte explique qu'il a été "victime d'un coup de chaud" et que le portrait paru dans Libération l'avait "plongé dans une grande déprime". "Contrairement au communiqué de France 2, c'est moi qui ai décidé de ne plus présenter le journal, ajoute le journaliste. Mais je comprends très bien la décision de la direction de la chaîne." Parti pour "se reposer", M. Hondelatte indique qu'il "ne supportait plus depuis des semaines la notoriété que -lui- offrait la télévision". Il ajoute : "J'avais de plus en plus de mal à assumer cette situation et je souhaite maintenant quitter cet univers du journalisme." "UNE CARENCE" De son côté, M. Baldelli "regrette" d'avoir à se séparer de M. Hondelatte mais précise que "le journal de France 2 est celui de l'entreprise et non celui du présentateur". Selon le directeur général de la chaîne, "l'entreprise tirera les conséquences" de ce qu'elle considère "comme une carence". A partir du lundi 31 janvier, c'est M. Duquesne qui présentera le "13 heures". Le départ de M. Hondelatte entraîne l'annulation de la campagne de publicité de France 2 qui devait démarrer lundi, avec, entre autres, des portraits du journaliste. Habitué des journaux d'information sur France-Inter et RTL, où il présentait les éditions de la mi- journée, M. Hondelatte avait été débauché par France 2 en juin 2004 de RTL. Déjà présent sur la chaîne publique, où il animait chaque mois la série "Faites entrer l'accusé" en deuxième partie de soirée, M. Hondelatte, 42 ans, avait remplacé Daniel Bilalian à la présentation du "13 heures" avec la mission d'y insuffler "un ton plus vif et plus percutant" et de réduire le grand déficit d'audience avec le journal de Jean-Pierre Pernaut sur TF1. Aucun objectif ne lui avait cependant été fixé de ce point de vue, et Mme Chabot souhaitait "lui donner du temps". Selon Médiamétrie pour la semaine du 17 au 23 janvier, la part d'audience du "13 heures" de France 2 était de 18,5 %, contre 54,4 % en moyenne pour TF1. En accord avec la directrice de l'information, M. Hondelatte avait introduit de nombreuses modifications dans la présentation du journal, tant sur la forme que sur le fond. Au lieu de rester assis, le journaliste présentait ainsi son journal debout et sans cravate, depuis un plateau situé au cœur de la rédaction. Chaque jour, un débat opposait deux invités sur une question d'actualité, et M. Hondelatte concluait régulièrement son intervention par un "Gardez la pêche !" qui a suscité quelques remous au sein de la rédaction de France 2. Célèbre pour ses colères et sa menace permanente de démission, M. Hondelatte avait eu quelques difficultés à s'intégrer à la rédaction de France 2, réputée assez peu accueillante pour les nouveaux venus. Cependant, "le départ de M. Hondelatte n'ouvre pas une crise à la rédaction de France 2", insiste M. Baldelli.
