Diffusion FRANCE 2 - Le nouveau sacre des « Rois maudits » Nathalie Simon[07 novembre 2005]Une distribution époustouflante, des dialogues ciselés, des décors et des costumes flamboyants :Josée Dayan signe une audacieuse adaptation de l'oeuvre de Maurice Druon. Trente-trois ans après l'inoubliable version de Claude Barma. «Les rois maudits», sur France 2, ce soir à 20 h 50, deuxième épisode demain à 20 h 50. (DR.) LE PARI était osé, il a été relevé avec brio : Les Rois maudits, l'oeuvre de Maurice Druon revisitée par Josée Dayan, mérite le détour. Autant que la version de Claude Barma et Marcel Jullian en 1972. Portée par l'excellent scénario d'Anne-Marie Catois, en collaboration avec l'auteur, la réalisatrice des Misérables fait preuve d'audace, tant dans la distribution que dans les décors fantasmagoriques signés Philippe Druillet et les somptueux costumes créés par Mimi Lempicka. Entre 20 millions et 25 millions d'euros ont été investis dans cette saga composée de cinq volets, tournée en soixante-dix jours, en région parisienne et en Roumanie.« Nous avions tous conscience de participer à une aventure unique à la télévision », confie Philippe Torreton, fougueux Robert d'Artois, actuellement en tournée avec Richard III mis en scène par Philippe Calvario. Le comédien qui, dans le rôle du colosse fruste, succède tant bien que mal à Jean Piat, affronte une Jeanne Moreau parfaite dans la robe de la machiavélique Mahaut d'Artois. La comédienne avait d'abord refusé le rôle pour lequel elle s'estimait trop âgée. Tous deux font revivre la France de l'intransigeant Philippe le Bel (Tcheky Karyo) qui condamna le grand maître des templiers, Jacques de Molay (Gérard Depardieu), à périr sur le bûcher d'où il lança sa terrible malédiction sur treize générations.« J'avais lu le livre de Maurice Druon, monument de la littérature française, j'avais vu le téléfilm de Claude Barma et j'avais envie de m'attaquer à une saga shakespearienne, explique Josée Dayan. La durée de l'épopée qui s'étale sur quatorze ans et les personnages d'une dimension universelle correspondaient exactement à ce que je cherchais. »Des sanguins, des noceursComme dans la première version, nombre de comédiens viennent du théâtre, contribuant à la réussite de la série. A l'instar de Philippe Torreton qui avoue une prédilection pour les « sentiments forts » : « Au fond, Robert Le Rouge est un bon bougre tombé dans une spirale infernale parce qu'il s'estime spolié. Obsédé par son désir de revanche, il agit à l'instinct. Robert a un langage fleuri, une gouaille qui me plaisent. »Son ennemie jurée, la comtesse Mahaut d'Artois, se comporte, elle, en vrai stratège sachant comment blesser le « gueux ». Servie par sa nièce Béatrice d'Hirson (Jeanne Balibar), elle use et abuse des poisons pour se débarrasser de ceux qui lui font obstacle. « Ils sont indispensables l'un à l'autre. Ce sont des sanguins, des noceurs de la même race », jugent en choeur Jeanne Moreau et Philippe Torreton.Ce dernier a choisi, comme à son habitude, de ne pas lire l'ouvrage de Maurice Druon jusqu'au bout pour mieux se « concentrer » sur le scénario. Il en a achevé la lecture seulement à la fin du tournage.Ce soir à 20 h 50, deuxième épisode demain à 20 h 50.La version de Claude Barma est disponible en DVD chez TF 1 Vidéo éditions, celle de Josée Dayan paraîtra le 28 novembre (Francetélévisions distribution).
