crise Fragile paix avec la guérilla touboue au TchadL'accord signé entre N'Djamena et le MDJT a été dénoncé par une partie des rebelles.l'annonce, jeudi, d'un accord de paix entre le gouvernement tchadien et le Mouvement pour la justice et l'égalité (MDJT), créé en octobre 1998 par Youssouf Togoimi, marque-t-il la fin de la guérilla touboue au Tchad ? Signé sous l'égide de l'ambassade de France, l'accord prévoit la réinsertion des rebelles dans l'armée nationale et l'administration du Tchad, ainsi que le déminage de la région du Tibesti, théâtre de la guerre tchado-libyenne dans les années 80 et de la rébellion touboue. La médiation nigérienne, qui avait été sollicitée par les rebelles eux-mêmes en gage de neutralité, ne s'est pas déplacée.Enième ralliement. Certains doutent déjà de la fin d'une rébellion très divisée depuis la mort de son fondateur, en septembre 2002. «Il s'agit d'un énième ralliement, mais on n'en a pas fini avec le MDJT», confie un ex-conseiller du président tchadien Idriss Déby.En effet, cet accord de paix a été aussitôt dénoncé par une autre aile du MDJT, située à l'extrême nord, autour de Bardaï, et représentée par Choua Dazi, parti de France en octobre 2004 pour rejoindre le maquis. Ce proche de Goukouni Weddeye ancien président du gouvernement d'union nationale de transition au Tchad, de 1979 à 1982, et aujourd'hui réfugié à Alger avait organisé, à l'automne 2004, la reddition d'Abderrazak Le Para, un des chefs algériens du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), tombé entre les mains des combattants toubous. Sa reddition avait été négociée via la Libye, qui avait grassement récompensé Choua Dazi. Ce dernier entend bien monnayer sa position stratégique dans le nord du Sahara, confluent de plusieurs routes de contrebande (armes, drogues, clandestins) et refuge présumé d'islamistes radicaux.Soutien. Le rôle actuel de la Libye suscite une grande méfiance de la part des Tchadiens, mais aussi de la France, qui s'est fortement impliquée dans la réconciliation de la semaine dernière. Fin juin, Kadhafi a en effet dépêché un hélicoptère pour récupérer Choua Dazi dans le désert du Tibesti et s'entretenir avec lui à Tripoli, la capitale libyenne. Cette initiative a provoqué la colère des Tchadiens, qui s'interrogent toujours sur l'étendue du soutien accordé à l'opposition touboue au Tchad.
