Nouveau Produit Fox, la petite de VolskwagenC'est un retour aux sources, mais aussi au réalisme. La nouvelle Volkswagen Fox, petit modèle bon marché (à partir de 8 990 euros) lancé début juin, consacre l'intérêt retrouvé du premier constructeur européen pour les voitures démocratiques. Une inflexion notable dans la stratégie d'une marque (dont le nom, faut-il le rappeler, signifie en Allemand "voiture du peuple") qui, ces dernières années, s'était surtout attachée à embourgeoiser sa gamme avec des fortunes diverses.Fiche techniqueDimensions (L × l × h) : 3,82 × 1,42 × 1,54 m.Poids : de 998 à 1 085 kg.Coffre : 260 litres.Moteurs : 1,2 litre essence (55 ch, 40 kW), 1,4 litre essence (75 ch, 55 kW) et 1,4 litre diesel (70 ch, 51 kW).Consommation : de 4,9à 6,7 litres/100 km.Emissions CO2 : de 132à 161 g/km.Equipement de série : deux airbags, direction assistée, vitres électriques, volant réglableen hauteur et en profondeur, banquette arrière coulissante.Prix : de 8 990 à 11 040 euros.La petite Lupo, apparue en 1999, a souffert de son côté snob. Trop chère, trop guindée, guère habitable, elle n'a pas convaincu. Pas assez innovantes, la Polo et la nouvelle Golf ont en partie manqué leur cible. Les dirigeants de Wolfsburg ont fini par s'interroger sur l'opportunité de poursuivre cette quête du Saint Graal de la "montée en gamme" systématique.Produite dans l'usine brésilienne de Curitiba et originellement destinée au marché local, la Fox doit permettre à Volkswagen de ne pas faire l'impasse sur l'une des composantes les plus dynamiques du marché automobile. Et de renouer avec des acheteurs aux revenus moyens mais sans trop avoir l'air de faire "popu". Selon le constructeur, elle ne saurait être considérée comme un véhicule bon marché mais comme un modèle capable de s'inscrire "dans un cadre budgétaire optimisé" . Nuance...Stricte trois-portes, la petite VW abandonne le léger complexe de supériorité qui fige les lignes de la Lupo ou de la Polo, obsédées par l'idée de se faire passer pour des Golf en réduction. Rebondie et avenante, elle ne ressemble pas à un jouet normal, c'est une voiture allemande , mais exprime une vraie bonne humeur.Haute (1,54 m) et plutôt longue pour une citadine (elle mesure 3,82 m, soit presque 40 centimètres de plus qu'une Peugeot 107, une Citroën C1 ou une Renault Twingo), elle dispose d'une habitabilité supérieure à ses rivales, notamment aux places arrière, auxquelles on accède sans devoir trop se contorsionner.La banquette, rabattable en deux parties égales, accueille deux passagers en position surélevée les grands gabarits risquent de toucher le plafond et peut coulisser dans le sens de la longueur sur 15 centimètres afin de porter le volume du coffre de 260 à 353 litres. Dommage que le seuil de chargement de ce dernier soit situé trop haut.Fabriquée au Brésil, la Fox ne présente pas pour autant un habitacle à la mode "samba". Triste et sombre, le très minimaliste mobilier de bord se couvre de plastiques noirs sonnant creux et seul l'original petit compteur de vitesse trouble à peine l'ambiance spartiate. La Logan, de chez Renault, qui n'a rien d'une fashion victim , fait moins austère.Contrairement au reste de la gamme, la nouvelle Volkswagen du peuple sera principalement diffusée avec des moteurs essence, la part du diesel (un 1,4 litre TDI de 70 ch disponible à partir d'un peu plus de 11 000 euros) devant être pour une fois nettement minoritaire. La plupart des ventes se concentreront donc sur le quatre-cylindres (1,4 litre, 75 ch) et, surtout, le trois-cylindres essence de 1,2 litre, au bruit de crécelle caractéristique et à la bonne volonté manifeste.Ses 55 chevaux sont parfois un peu courts (la Fox n'est pas tout à fait un poids plume) et la discrétion acoustique n'est pas non plus son fort, mais il est vrai que la Fox s'inscrit dans "un cadre budgétaire optimisé" . On peut aussi évoquer les bruits aérodynamiques parasites, la suspension un peu sèche et les mouvements de caisse imparfaitement maîtrisés dès que l'on chahute la voiture.Cela posé, le bilan est honorable. Voiture sans chichi mais exempte de défaut rédhibitoire, destinée à un usage urbain mais ne rechignant pas devant les trajets routiers (point trop longs, quand même), la Fox, dont le pavillon et l'habillage du hayon arrière se composent de matériaux aisément recyclables (des fibres de curaua et de coco), tient son rang dans la gamme du constructeur allemand. Même avec ses vitres arrière fixes.Après les nouvelles Fiat Panda et Kia Picanto, le tir groupé Toyota Aygo-Citroën, C1-Peugeot 107 et la Dacia Logan, l'apparition d'une Volkswagen dans la catégorie des modèles à moins de 10 000 euros confirme la réhabilitation du concept de voiture "populaire".De la part des constructeurs, on peut y voir une forme d'aggiornamento face à certaines dérives. Ainsi, ces nouveaux modèles sont de petites autos, à contre-courant de la tendance qui fait pousser en longueur des citadines qui deviennent de plus en plus difficiles à garer.Dernier exemple en date : la troisième génération de la Renault Clio, attendue en septembre, grandit de 17 centimètres par rapport à sa devancière.De même, à force de suréquiper leurs modèles, les marques ont imposé aux acheteurs des prestations auxquelles ils n'aspiraient pas forcément. Au nom de l'"avantage client", elles ont tiré les prix vers le haut, réduisant le cercle des acheteurs à une portion toujours plus réduite de la population.Grâce à ces nouveaux modèles démocratiques nés de la mondialisation seule une production à coûts réduits et une diffusion sur plusieurs continents permettent d'assurer la rentabilité d'un modèle bon marché , l'achat d'une voiture neuve deviendra peut-être plus accessible pour les jeunes familles et les revenus faibles ou intermédiaires.
