Annonce Fourniret : 30 disparitions et meurtres réexaminés Le tueur en série présumé aurait affirmé qu'il "chassait" deux filles par an. Une déclaration qui laisse supposer aux enquêteurs que Fourniret, qui a déjà avoué neuf meutres, ne serait pas resté inactif entre 1990 et 2000, comme il l'affirme. Michel Fourniret a jusque là avoué neuf meurtres. La découverte, samedi, de deux corps de ses victimes (voir notre article) constituent les premières preuves matérielles d'une enquête qui permet d'envisager la résolution des sept autres affaires. Mais l'histoire pourrait ne pas s'en arrêter là. Si le tueur en série présumé prétend avoir observé une période d'"inactivité" entre 1990 et 2000, le procureur général de Reims, Yves Charpenel, s'est dit "sceptique sur le fait qu'il n'est pas agi pendant toute cette période. Celui que l'on surnomme le "monstre des Ardennes" a dit qu'il "chassait" deux jeunes filles par an. On est loin du compte", a commenté le magistrat.De fait, on apprenait lundi après-midi, de source policière, qu'une trentaine de disparitions ou d'homicides non élucidés sur le territoire français vont être réexaminés, pour vérifier une éventuelle implication du tueur présumé. Le Danemark a même demandé qu'on lui transmette l'ADN de Fourniret, pour vérifier si c'est lui qui a violé et tenté de tuer une fillette de 11 ans en 1999. Cependant l'implication de Michel Fourniret "sera sans doute écartée" dans plusieurs dossiers. Ainsi, selon les premiers éléments de l'enquête, aucun élément concret "ne permet d'impliquer Fourniret dans la disparition d'Estelle" Mouzin. "Certains éléments d'emploi du temps semblent a priori l'écarter" dans ce dossier, a-t-on précisé.Fouilles à venirConcernant les sept autres meurtres reconnus par Michel Fourniret, de nouvelles fouilles, en France ou en Belgique, pourraient intervenir dans au moins trois affaires : la disparition d'Isabelle Laville, à Auxerre en 1987, celle de Farida Hellegouarche, en novembre 1990, et celle d'une jeune fille au pair qui résidait chez Fourniret et sa femme, à Sart-Custinne au début des années 90. Concernant la jeune fille au pair, que Fourniret nie avoir tuée, Monique Olivier accuse son mari de l'avoir enterrée près de Dinant, en Belgique, mais ne semble pas très précise sur le lieu. Pour les autres affaires, Fourniret et sa femme auraient "évoqué plusieurs autres lieux", selon Yves Charpenel, procureur général de Reims.En France, les meurtres de Fabienne Leroy, à Mourmelon en 1988, de Natacha Danais à Rezé (Loire-Atlantique) en 1990, de Céline Saison à Charleville-Mézières en 2000 et de Mananya Thumpong à Sedan en 2001, dont les corps ont été retrouvés, devraient être résolus plus facilement, sur la base des aveux de Fourniret. Pour les cas de Jeanne-Marie Desramault, disparue à Charleville-Mézières en 1989, et d'Elisabeth Brichet, enlevée près de Namur (Belgique), une fois que leurs corps auront été identifiés formellement, Fourniret devrait être mis en examen pour meurtre. Certaines affaires plus opaques compliquent le travail de la justice : ainsi, le meurtre entre 1987 et 1989 d'un automobiliste sur une aire d'autoroute en Bourgogne, et celui de la jeune fille au pair qui n'a jamais été identifiée.
