Catastrophe Forts séismes au Japon: plus de 40 blessés, les sismologues intrigués Un hangar détruit lors d'un précédent séisme au Japon © AFP/Archives Toshifumi Kitamura TOKYO (AFP) - Deux forts tremblements de terre, respectivement de 6,9 et de 7,4 sur l'échelle ouverte de Richter, ont secoué dimanche soir l'ouest et le centre du Japon, ont fait plus de 40 blessés, mais pas de dégâts majeurs, selon le dernier bilan officiel. Par ailleurs, les sismologues nippons, qui travaillent en permanence à la prévision du prochain grand choc tellurique au Japon, s'efforçaient lundi d'interpréter les données du phénomène. "Ils discutent pour savoir si les deux séismes sont liés. Ils veulent aussi savoir si ces derniers ne pas seraient un signe avant-coureur" du désastre sismique prédit depuis longtemps le long de la côte Pacifique de l'archipel, a déclaré un porte-parole de la météorologie nationale. Apparemment, les autorités japonaises n'avaient jamais enregistré auparavant deux secousses d'une telle ampleur aussi rapprochées (cinq heures d'intervalle). Elles ont été si puissantes que certaines parties centrales du Japon se sont déplacées de quatre centimètres vers le sud, selon l'Institut national de géographie. Ces secousses ont d'ailleurs suscité un début de panique en certains endroits de la côte, plusieurs centaines d'habitants abandonnant spontanément leurs domiciles. Au moins 3.600 personnes dont les autorités avaient ordonné l'évacuation dans les provinces de Wakayama et Mié ont pu regagner leurs habitations lundi. "La plupart des blessures sont des contusions occasionnées par des chutes", a témoigné un fonctionnaire de Mié. La première secousse s'est produite dimanche à 19H07 (10H07 GMT), son épicentre étant situé au large de la péninsule de Kii, à quelque 450 km à l'ouest de Tokyo. La seconde, ressentie jusque dans la capitale japonaise, a eu lieu à 23H57 (14H57 GMT) avec son épicentre dans l'océan Pacifique, au large de la province centrale de Tokai. Des alertes au tsunami (raz-de-marée), relayées par la télévision publique NHK, avaient été aussitôt déclenchées. Des vagues hautes de près d'un mètre ont atteint certaines parties des côtes centrales et occidentales de la grande île de Honshu, où se trouve Tokyo, notamment dans la province de Wakayama. Une quinzaine de bateaux de pêche ont chaviré, trois ont été endommagés. Pourtant, ces tremblements de terre n'ont pas fait de dégâts majeurs. Aucune des centrales nucléaires installées le long de la côte Pacifique n'a été endommagée, ont assuré les autorités. Le Japon est au confluent de quatre plaques tectoniques, avec des milliers de secousses chaque année, et sa capitale est susceptible d'être frappée par un méga-séisme --"the Big One"-- à n'importe quel moment. Le séisme le plus meurtrier au Japon ces dernières années a eu lieu à Kobé (sud-ouest) en janvier 1995, faisant plus de 6.000 morts, la plupart asphyxiés sous les décombres. Sa magnitude était de 7,2 sur l'échelle de Richter. La semaine dernière, près d'un million de Japonais avaient pris part à travers le Japon à des entraînements pour marquer l'anniversaire du "Grand tremblement de terre du Kanto" (région de Tokyo) le 1er septembre 1923, qui avait fait 142.807 morts et disparus, le bilan le plus lourd de l'histoire du Japon. Le gouvernement et les autorités régionales ont coordonné des opérations de simulation de divers types de désastres sismiques. Le scénario le plus fréquemment envisagé est celui d'un tremblement de terre qui dévasterait justement la région du Tokai allant du Mont Fuji, à l'est, à la province de Mié, à l'ouest, et incluant celle d'Aichi, berceau du géant de l'automobile Toyota Motors.