Annonce Forte hausse des saisies douanières de contrefaçons et de cannabis en France Un fonctionnaire des douanes entrepose le 21 mars 2005 des ballots de résine de cannabis, constituant un chargement de 2.216 kg intercepté le 14 mars dernier. Les douanes françaises ont enregistré en 2004 une hausse importante de leurs saisies de cannabis et de produits contrefaits, deux secteurs qui resteront prioritaires dans leur action en 2005. L'augmentation est particulièrement forte pour la contrefaçon (+ 76 %), avec 3,5 millions d'articles contre 1,99 million en 2003, selon le bilan annuel des douanes présenté, lundi 21 mars, à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, en banlieue parisienne. Cette progression fait suite à celle de 50 % entre 2002 et 2003. Les contrefaçons, qui représentaient 19 % des saisies en 2002, constituent 44 % du totalen 2004. "Quand on achète de la contrefaçon, on est un délinquant", a mis en garde Jean-François Copé, le ministre du budget. Tout consommateur qui acquiert un produit contrefait s'expose à une amende égale au double de la valeur marchande du bien. Tout trafiquant est passible de poursuites pénales.En 2004, "la part des enquêtes en matière de contrefaçons de marque a représenté près de 35 % des saisines du service national de douane judiciaire (SNDJ)" par les magistrats, selon le bilan.OBJECTIF : QUATRE MILLIONS D'OBJETS SAISIS EN 2005Si aucun chiffre récent ne permet d'évaluer le poids économique de la contrefaçon, le phénomène a pris des "proportions énormes", estime M. Copé, qui a fixé un objectif de quatre millions d'objets saisis en 2005."Derrière ces réseaux, on trouve souvent des filières d'immigration clandestines, des réseaux de proxénétisme ou de trafic de drogue", selon le directeur général des douanes et droits indirects François Mongin. Le textile (16 % des saisies) et le luxe (8 %) restent les principaux postes mais les douaniers observent une diffusion d'objets de la vie courante (pièces de téléphones portables, de voitures, matériel informatique, etc.).Ces produits sont de plus en plus destinés au marché national (44 % contre 35 % en 2003 et 19 % en 2002). La part de l'Afrique comme lieu de destination passe de 20 % en 2003 à 26 % en 2004. L'Asie, notamment la Chine, reste la principale zone de production. Les fonctionnaires ont relevé l'émergence de l'Inde, pour les médicaments notamment, et du Pakistan, pour le textile. L'Italie et la Turquie, producteurs traditionnels, sont en recul. 75,5 TONNES DE HASCHISCH SAISIESLe haschisch a également été l'objet d'une hausse des saisies, qui démontre le "dynamisme de ce marché", commente un douanier. Les stupéfiants saisis sont passées de "69,8 tonnes en 2003 à 80,8 en 2004, soit une hausse de 15,8 %", représentant une valeur à la revente de 590 millions d'euros. La résine de cannabis représente la quasi-totalité des saisies (75,5 tonnes, + 20,4 % par rapport à 2003).Plus de la moitié des opérations (+ 56 %) sont effectuées à la frontière espagnole et le haschisch a comme destination principale les Pays-Bas (66,2 %), d'où il revient souvent en petites quantités en France. La baisse des prises de cigarettes de contrebande (171 tonnes contre 219,2 tonnes) s'explique par un changement stratégique des douaniers qui se sont concentrés sur le trafic de proximité destiné au marché français, et moins aux filières alimentant les autres pays, notamment la Grande-Bretagne. "On a choisi de ne plus agir comme agents du fisc britannique mais de se concentrer sur le territoire national", ironise un agent.Si "la France reste un pays de transit pour les trafiquants alimentant le marché clandestin de pays voisins", 20 % des cigarettes saisies en 2004 étaient destinées au marché national. Avec AFP
