Diffusion Film catastrophe à la télé américaine ABC a diffusé mardi une fiction dramatisante sur la propagation du virus aux Etats-Unis. par Laurent MAURIAC Le département de la Santé américain lance une alerte sur la grippe aviaire. Elle ne concerne pas le virus mais un téléfilm diffusé mardi soir sur la chaîne de télévision ABC. Intitulé Contact mortel : la grippe aviaire aux Etats-Unis, il déroule le scénario catastrophe d'une pandémie. Il s'agit d'une «oeuvre de fiction conçue pour divertir», précise le gouvernement dans un «guide du téléspectateur» (1) diffusé sur le Web. Un homme d'affaires voyage dans plusieurs pays d'Asie. Avant son retour, le gouvernement chinois informe l'Organisation mondiale de la santé de la découverte d'une nouvelle souche. Le virus H5N1 a muté dans une version qui peut se propager entre les hommes. L'homme d'affaires meurt, il n'est pas le seul, le virus se répand sur la côte Est. Le gouverneur de Virginie décrète la quarantaine. Sur le même sujet Un candidat vaccin sérieux contre H5N1 Virus sanguin A ce jour, le virus n'est pas apparu aux Etats-Unis et, quand bien même ce serait le cas, «cela ne signifie pas le début d'une pandémie», rassure le département de la santé sur le Web. Suivent plusieurs réponses à des questions sur la vraisemblance de ce qui est décrit : les modes de transmission, les mises en quarantaine, l'accès à la nourriture ou aux médicaments, etc. Le film lui-même était précédé d'un bref avertissement sur sa nature fictionnelle. Critique au Boston Herald, Mark Perigard l'a trouvé «mal filmé, mal écrit et interprété de manière ridicule». En somme, «un film d'horreur déguisé en service public» qui n'aurait d'autre visée que d'affoler les téléspectateurs. «Je m'attendais à un film qui dramatiserait à l'excès, tempère Linda Robertson, qui a créé un site d'informations et de conseils sur la grippe aviaire (2). Il y a moins de choses que je pensais qui ne sont pas réalistes.» Elle cite par exemple un immeuble isolé par des fils barbelés. A travers son site, Linda Robertson constate une indifférence croissante pour la grippe aviaire et «espère que le film apportera un regain d'intérêt».