Annonce Fillon: la réforme du bac prendra "peut-être quelques mois de plus" Le ministre de l'Education nationale François Fillon a affirmé lundi soir devant des étudiants d'HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines) qu'il avait "l'intention de faire la réforme du bac" et qu'il prendrait, si nécessaire, "quelques mois de plus" pour la mener à bien."J'ai l'intention de faire cette réforme, même s'il faut encore en débattre", a-t-il expliqué, en précisant qu'il s'agissait de faire passer six épreuves en contrôle terminal et les autres "soit en contrôle continu, soit en contrôle en cours d'année"."Je prendrai peut-être quelques mois de plus mais j'ai l'intention de faire cette réforme", a-t-il ajouté. La réforme du bac, annoncée le 18 novembre avec prudence, est une des mesures de son projet de loi d'orientation sur l'Ecole qui achoppe avec les syndicats. Elle ne figurait pas dans l'avant-projet de loi dévoilé vendredi mais pourrait être intégrée, à l'issue de la concertation avec les partenaires sociaux, dans un rapport annexe. Le projet de loi doit faire l'objet d'un avis consultatif du Conseil supérieur de l'Education le 16 décembre prochain.Interrogé par les étudiants, M. Fillon a par ailleurs rappelé que la réforme coûterait 2 milliards d'euros supplémentaires par an, dont la moitié sera consacrée au "dédoublement des classes" et à la "mise en place de groupes de niveaux" en langues vivantes."On va essayer de mettre tout ça en place progressivement, en fonction des moyens qui nous seront alloués", a-t-il cependant reconnu. Concernant l'enseignement supérieur, le ministre s'est clairement prononcé en faveur de l'autonomie des universités, "que tout le monde attend" et qui est une "bonne idée". "Cela signifie la sélection à l'entrée, des droits d'inscription comme elles l'entendent et une réforme de la gouvernance des universités", a-t-il rappelé, affirmant qu'il fallait "attendre" que "le terrain soit dégagé pour organiser un débat solide qui permette une évolution des esprits". Il a en outre critiqué le principe de discrimination positive mis en place à Sciences Po en faveur d'établissements situés en Zep. "L'idée de discrimination positive est basée sur des considérations culturelles contraires à notre République et à ses valeurs, qui sera mal comprise et débouchera sur des résultats inverses à ce qu'on en escompte", a-t-il déclaré. Il a en revanche défendu le principe du tutorat des grandes écoles vers les établissements défavorisés, assurant qu'il permettait de "détecter des élèves qui ont des possibilités de poursuivre leurs études à haut niveau mais qui n'ont pas assez confiance en eux pour tenter des études longues". Le ministre a enfin estimé qu'il fallait "créer un véritable statut du stagiaire".
