Mariage Felipe de Bourbon, fils de Juan Carlos et héritier du trône d'Espagne épouse Letizia Ortiz, une roturière divorcée, sont officiellement mari et femme depuis samedi matin. "Mariage pluvieux, mariage heureux", dit le proverbe. Le mariage entre l'héritier du trône d'Espagne, le prince Felipe de Bourbon, et l'ancienne journaliste Letizia Ortiz devrait donc être placé sous le signe de la plus grande félicité. Il tombait en effet des trombes d'eau sur Madrid quand la cérémonie a débuté en la cathédrale de l'Almudena, ce samedi vers 11h15. Une forte pluie a d'ailleurs retardé l'entrée de la future mariée. Letizia était vêtue d'une robe de soie nacrée avec col corolle, décolletée en pointe avec une traîne rebrodée de lys et de motifs héraldiques sur 4,50 mètres et un bouquet en cascade de lys, fleurs d'orangers, roses et épis de blé, son voile retenu par un diadème de diamants de style empire porté par sa désormais belle-mère, la reine Sofia lors de son mariage en 1962. Les deux époux, fiancés depuis le 6 novembre dernier, se sont jurés fidélité et amour devant le cardinal archevêque de Madrid, Antonio Maria Rouco Varela, qui conduisait la cérémonie religieuse catholique, et les quelque 1 600 invités du gotha. Le mariage a été suivi dans le monde entier par plus d'un milliard de téléspectateurs. A l'extérieur, malgré une pluie battante, plusieurs milliers de personnes avaient pris place dès les premières heures de la matinée dans le centre de la capitale espagnole pour suivre la cérémonie sur écran géant puis tenter d'apercevoir le cortège nuptial lors de son déplacement en Rolls Royce vers la basilique d'Atocha pour une traditionnelle offrande florale. Le cortège est également passé à proximité de la gare d'Atocha, épicentre du massacre terroriste du 11 mars, par un "Bois des disparus" spécialement aménagé dont les 192 oliviers et cyprès symbolisent les victimes des attentats et un policier tué en essayant d'arrêter leurs responsables. 4 millions d'euros Les noces étaient placées sous très haute surveillance puisqu'elles se déroulaient en présence d'une quinzaine de chefs d'Etat ou de gouvernement et de représentants d'une trentaine de maisons royales. Les services de sécurité avaient déployé un dispositif exceptionnel mobilisant 17 700 policiers et gardes civils, des chasseurs F-18 et un avion-radar Awacs chargés de contrôler l'interdiction de survol de Madrid pour 48 heures. Le contrôle des identités aux frontières avait été rétabli depuis le samedi 15 mai, jusqu'à dimanche minuit. Les autorités madrilènes ont puisé dans les deniers publics pour de fastueuses décorations comprenant une débauche de fleurs, jeux de lumière, calicots roses, blancs, jaunes et argentés et bâches géantes aux couleurs des grands maîtres de la peinture espagnole. Un coup estimé à 4 millions d'euros. Noces funestes Les dernières noces royales célébrées en Espagne ont laissé un souvenir funeste. Ce jour là, le 31 mai 1906, un anarchiste lançait une bombe dissimulée dans une brassée de roses au passage du carrosse transportant Alphonse XIII et son épouse Victoria Eugenia de Battenberg. Les souverains étaient sortis indemnes de l'explosion, qui avait fait 23 morts et une centaine de blessés.