Champion du Monde  F1. Montoya remporte le Grand Prix devant Raikkonen et le nouveau champion du monde. Alonso repart du Brésil titre en poche our ce qui est du panache, Fernando Alonso a dû se contenter de la pole position dans le Grand Prix du Brésil. Tout au long des 305 kilomètres de la course, le petit espagnol a subi une fois encore la supériorité des McLaren-Mercedes. Très vite, le pilote Renault a compris que son désir de remporter son premier titre mondial des pilotes de F1 ne pourrait pas s'agrémenter d'une septième victoire. Comme ce fut souvent le cas au cours de la seconde partie de cette saison, Alonso s'est contenté d'assurer l'essentiel. Hier, sur l'exigeant circuit d'Interlagos tracé dans les faubourgs de São Paulo, il était simplement question de monter sur le podium sans trop se préoccuper de la position de Kimi Raikkonen, le seul à pouvoir encore mathématiquement le coiffer sur le poteau. A quelques instants du départ, plus que du ciel noir et menaçant, Alonso se souciait de la présence à ses côtés de la McLaren grise de Juan Pablo Montoya. Le Colombien n'avait rien à perdre, juste une course de plus à gagner. Soit l'exact contraire de son adversaire. Sillage. Et, après un tour passé au ralenti derrière la voiture de sécurité pour dégager les voitures de David Coulthard et Antonio Pizzonia qui s'étaient accrochés au départ, Fernando Alonso n'a pas tenté le diable pour retenir Montoya dans son sillage. Le pilote McLaren-Mercedes n'a pas d'égal pour se remettre dans le rythme à la suite d'une neutralisation et c'est en coup de vent qu'il s'est retrouvé devant la Renault de l'Espagnol. Dès lors, la course basculait dans un face-à-face hautement stratégique entre l'équipe française et la formation anglo-allemande. Du côté de McLaren-Mercedes, les cerveaux entraient en ébullition pour trouver une solution permettant à Raikkonen de se retrouver en tête sans demander à Montoya de s'effacer, les consignes d'équipe étant interdites. Mais il fallait se tenir prêt en cas d'abandon d'Alonso. Car seul un gros problème pour la Renault du leader du championnat pouvait l'éloigner du podium. Doublé sur la piste par Juan Pablo Montoya, puis par Raikkonen alors qu'il était dans les stands pour son premier ravitaillement, Fernando Alonso se retrouvait à nouveau dans l'obligation de ne pas forcer sa chance. A l'occasion de quelques tours de haute volée, sur une piste qui n'a jamais totalement évacué une sournoise humidité, Alonso s'est parfois rapproché de son adversaire finlandais, mais jamais au point de l'inquiéter. Et quand, après le second ravitaillement des McLaren-Mercedes, Raikkonen n'est pas parvenu à ressortir devant son «camarade» d'écurie, Alonso a définitivement levé le pied. Il s'est alors mis à l'écoute de sa machine, guettant le moindre bruit inhabituel, observant sans relâche l'usure de ses pneumatiques, prenant ses distances en doublant les retardataires, freinant un mètre plus tôt, accélérant deux mètres plus tard, jusqu'à dévorer une 71e et dernière fois cette interminable courbe à gauche qui monte vers la ligne droite des stands. Nuée. Le petit Espagnol d'Oviedo a alors aperçu le grillage envahi par une nuée d'hommes en noir, les mécaniciens de McLaren saluant le doublé de Montoya devant Raikkonen (le premier de l'écurie depuis cinq ans), permettant à leur équipe de reprendre l'avantage au classement des constructeurs. Alonso, lui, s'est quasiment arrêté au niveau du stand Renault. A 24 ans et deux mois, il devient le plus jeune champion du monde de l'Histoire et le premier pilote espagnol à obtenir cette distinction. Il met ainsi un terme à l'interminable règne de Michael Schumacher. Alonso et Raikkonen vont maintenant pouvoir se disputer la victoire sans arrière-pensée à l'occasion des deux derniers Grands Prix de la saison, au Japon et en Chine.