Victoire F1. Le champion du monde a remporté son 6e Grand Prix de la saison.Alonso se sort du piège québécoisLe Grand Prix du Canada, neuvième épreuve de la saison, a été fidèle à sa réputation de course impitoyable. Sur un tracé qui ne pardonne pas le moindre écart, par une température approchant allégrement 50 ° C au niveau de la piste jusqu'à faire fondre le goudron dans certaines portions, les pilotes ont été confrontés à des problèmes très inhabituels. Et, dans ces cas-là, les meilleurs pilotes sont souvent les seuls capables de passer au travers de toutes les embûches qui se précipitent sous leurs roues.Et, comme à Silverstone il y a quinze jours, ce sont les trois meilleurs pilotes du moment qui ont tiré leur épingle de ce jeu de massacre pour s'inviter sur le podium. Encore une fois, c'est l'Espagnol Alonso qui a le mieux maîtrisé tous les paramètres au court de ce sprint de 305 kilomètres. Pourtant, le départ raté de son équipier Giancarlo Fisichella, installé comme lui en première ligne, ne lui a pas facilité la tâche. L'Italien marquant une hésitation à l'extinction des feux, c'est le Finlandais Kimi Raïkkönen qui se jette dans le sillage de la Renault d'Alonso.Dans le mur. Si tout se passe bien dans le premier virage, le premier incident sérieux intervient après un tour quand le jeune Nico Rosberg, qui loupe son passage dans la chicane des stands, cherche à résister à l'attaque de la McLaren-Mercedes de Juan Pablo Montoya.Après un rude contact, la course se termine dans le mur pour Rosberg. C'est toute la différence avec l'expérience d'un Schumacher qui n'a pas tenté le diable dans les premiers virages, alors qu'il essayait de passer lui aussi le Colombien. Lequel abandonnera un peu plus tard après avoir rudement tutoyé le mur devant les stands. La cadence des deux premiers Alonso et Raïkkönen est alors sidérante, à tel point que la Ferrari de Schumacher, coincée derrière la Toyota de Trulli, paraît déjà hors jeu pour la victoire. C'est mal connaître la pugnacité de l'Allemand et surtout les stratégies, parfois alambiquées, de la Scuderia. De fait, il faudra attendre la fin de course pour voir le septuple champion du monde et autant de fois vainqueur du Grand Prix du Canada revenir convoiter la première place, à la faveur, il est vrai, d'une intervention de la voiture de sécurité.Graviers volatiles. Mais, entre-temps, quelques incidents et abandons ont animé la course : la pénalité de Fisichella pour son départ en deux temps, une multitude de fautes pour Ralf Schumacher, provoquant même la violente sortie de piste de l'enfant du pays Jacques Villeneuve, qui convoitait une place dans les points. La seconde intervention de la voiture de sécurité relance alors la course pour un suspense qui va durer sept tours. Si les trois cadors de la course ont tous commis des fautes sur cette piste truffée de pièges (sous la forme de graviers volatiles), le tout-droit qu'effectue Kimi Raïkkönen dans l'avant-dernier tour lui coûte la deuxième place que Schumacher, en chasseur implacable, récupère aussitôt. Le Finlandais n'a toutefois pas grand-chose à se reprocher. C'est surtout au stand, lors de deux arrêts calamiteux (embrayage récalcitrant), que cette place et peut-être la victoire lui ont échappé.Laquelle est revenue à Fernando Alonso, qui s'impose pour la quatorzième fois de sa carrière, la quatrième consécutive, sur six succès depuis le début de la saison. Renault et Alonso, sur un circuit qui ne leur avait jamais été favorable, ont ainsi conforté leur avance aux championnats, avant le GP des Etats-Unis de dimanche prochain.
