Attentat Ezzedine Salim, président en exercice de l'exécutif irakien mis en place par les Américains, a été tué dans un attentat à la voiture piégée lundi matin à Bagdad.   Lundi vers 9 heures 30, une voiture piégée a explosé lundi matin à l'une des entrées de la Zone verte où se trouve le QG de la coalition à Bagdad. Abdel Zahra Osmane Mohammad, dit Ezzedine Salim, a été tué dans l'attentat. Le premier bilan fait état de dix morts, selon la coalition. Ezzedine Salim - archives "Il y avait un convoi qui s'apprêtait à entrer dans la Zone verte quand l'explosion s'est produite", a indiqué le porte-parole du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), membre de l'exécutif. "Le convoi était composé de 4 voitures : deux ont été directement atteintes, dont celle où se trouvait Ezzedine Salim", a précisé le vice-président de l'Entente nationale, également membre du Conseil de gouvernement provisoire. "Des gardes sont morts avec lui", a-t-il ajouté, alors qu'il se trouvait à 500 mètres de l'endroit où s'est produit l'attentat. La mort du responsable irakien survient à 43 jours du transfert de pouvoirs prévu le 30 juin à un gouvernement intérimaire irakien. La Zone verte est le site, au centre de Bagdad, où est installé le QG de la coalition dirigée par les Etats-Unis en Irak. Un message de revendication a été diffusé sur internet lundi après-midi ; il émane d'un groupe jusqu'alors inconnu, le "Mouvement de la résistance arabe". Mais selon un général américain, cette action porte la "marque habituelle" du Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, proche d'Oussama ben Laden selon Washington. Deuxième président tué Chef de la branche dissidente d'al Dawa al islamiya, Abdel Zahra Osmane Mohammad assurait la présidence tournante de l'exécutif irakien pour le mois de mai. Mme Akila Hachemi, membre de l'exécutif irakien, avait été tuée en septembre 2003, touchée lors d'une attaque alors qu'elle sortait de chez elle à Bagdad. Son successeur est un chef tribal sunnite, Ghazi Ajil al-Yaouar, neveu du chef de la grande tribu des Chamar, dont le fief se trouve près de Mossoul, dans le nord de l'Irak. Ingénieur civil, il a vécu longtemps aux Emirats et n'est revenu dans son pays qu'après la chute de Saddam Hussein en avril 2003. "C'est un acte terroriste lâche qui ne dissuadera pas les membres du Conseil de gouvernement de continuer leur travail pour construire un Irak fédéral unifié", a-t-il déclaré, en lisant un communiqué. Cet attentat "montre que les terroristes en Irak sont en train d'essayer d'empêcher le transfert de pouvoir de la coalition vers les Irakiens", a aussitôt déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères Jack Straw. "Ces terroristes sont des ennemis des Irakiens eux-mêmes." "Je suis très attristé, mais cela va renforcer notre détermination. Nous sommes determinés à pousser en avant le processus" pour recouvrer la souveraineté, a déclaré pour sa part le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari. Sa mort "une perte tragique", a estimé pour sa part un haut responsable de l'administration américaine. Une autre tentative d'attentat visant les troupes de la coalition a par ailleurs été déjouée lundi après-midi. Un obus de 155 mm contenant du sarin avait été posé comme une  bombe sur une route. Découvert par un convoi militaire  américain, il a explosé en entraînant "une très faible dispersion de cet agent" toxique mortel, selon un porte-parole de l'armée.  Deux otages russes libérés, affrontements à NassiriyahLes deux otages russes, employés d'une entreprise énergétique, enlevés le 10 mai en Irak, ont été libérés et sont en bonne santé, a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères russe. "Des hommes politiques irakiens, des leaders d'organisations religieuses et des membres des structures du pouvoir ont fortement aidé" à rechercher les deux otages, a souligné le ministère dans un communiqué. Les deux Russes, travaillant pour la société Interenergoservis, avaient été enlevés dans une attaque perpétrée sur la route menant de Moussaïab, à 50 km au sud de Bagdad il y a une semaine. Un de leur collègue avait été tué. Des inconnus avaient tiré sur leur voiture, blessant également un garde du corps et traducteur irakien qui avait ensuite donné l'alerte. Par ailleurs, seize Irakiens et un soldat italien ont été tués dans les heurts qui ont opposé miliciens chiites radicaux et carabiniers italiens à Nassiriyah dans la nuit de dimanche à lundi. Selon des témoins, les combats, qui ont duré près de six heures ont été les plus violents depuis le début des affrontements ces derniers jours.