Exposition Exposition Brésil Indien au Grand Palais dans le cadre de « Brésil-Brésils », l'Année du Brésil en France (mars-décembre 2005). Consacrée aux identités des Indiens du Brésil, l'exposition dresse un vaste panorama des cultures indigènes de ce pays, depuis la préhistoire jusqu'à nos jours. Masques, parures à plumes, bijoux, armes, figurines, céramiques, instruments de musique... 350 œuvres particulièrement belles et significatives font l'objet d'une mise en scène très étudiée recourant à des installations, des ambiances sonores, des photographies, des vidéos, des dessins et divers documents ethnographiques. Des 500 000 Amérindiens que compte le Brésil, répartis en 220 groupes sur la quasi-totalité du territoire, 60% habitent la forêt tropicale. L'exposition vise à rendre compte de la très grande diversité culturelle, présente et passée, de ces populations grâce aux derniers apports de l'anthropologie et de l'archéologie brésiliennes. En introduction, des photographies présentent les paysages amazoniens ; elles sont dues au photographe brésilien contemporain Arthur Omar. L'exposition comporte deux sections : 1. la première, à caractère archéologique et historique, s'attache à montrer l'héritage du passé (et notamment de la préhistoire) dans les cultures des Indiens du Brésil ; 2. la seconde, à caractère ethnologique, témoigne du fait que le souci esthétique joue un très grand rôle dans ces cultures amérindiennes. En conclusion de l'exposition, un espace en hommage à Claude Lévi-Strauss donne pour la première fois un large aperçu de ses collections. 1. Section archéologique et historique Art funéraire Les arts des Indiens sont issus de multiples traditions remontant à douze mille ans au moins. Nombre d'entre elles ont disparu aujourd'hui (avec la colonisation notamment) ; d'autres ont beaucoup évolué au cours du temps. Des statuettes et des vases anthropomorphes ou zoomorphes (Santarém, Marajoara, notamment), ainsi que des cache-sexe Marajaora, sont présentés autour d'un ensemble exceptionnel d'urnes funéraires Caviana, Maraca, Marajoara, Aruã, Guarita. Gravures et peintures rupestres Figuratives ou abstraites, les gravures constituent l'une des expressions artistiques les plus anciennes produites par les Amérindiens du Brésil sur l'ensemble du territoire comme en témoignent celles projetées sur les murs de cette section autour d'un bloc provenant du Pará. Arts de la transformation Collectés au XVIIIe siècle pour enrichir les collections de souverains européens, certains objets relèvent de pratiques guerrières ou chamaniques. Leur pouvoir dit de « transformation » aide le chamane à s'approprier les pouvoirs d'un être mythique ; de même un guerrier peut s'emparer grâce à eux de la puissance d'un ennemi. Deux ensembles distincts appartenant à des cultures aujourd'hui disparues mettent en évidence la permanence de ce phénomène à travers l'histoire : celui des Jurupixuna (masques) et celui des Munduruku (trophées de guerre - têtes momifiées des ennemis). 2. Section ethnologique L'art au quotidien Loin de constituer une sphère isolée, l´art touche à la vie quotidienne des indigènes, qu'il s'agisse de la décoration des corps et des habitats, de la danse, des outils ou de toutes les cérémonies. Vidéos et photographies montrent des scènes de villages très animées : soins corporels, production des aliments, relation à la nature... Pour ce qui est des rites, le kuarup, cérémonie vouée aux morts dans la région du Haut Xingu (affluent de l'Amazone), associant un rite de passage de jeunes filles vierges, est présenté dans l'exposition notamment par des photographies de Maureen Bisiliat. Quant au domaine des techniques, il est illustré par un imposant piège à pêche Baniwa du Rio Negro, spécialement réalisé, pour l'exposition, par un indien de cette tribu. Vanneries et plumes Chez les Amérindiens, les arts sont pratiqués par tous les indigènes. Même s'il existe des « spécialistes », toute la communauté participe à la confection et à la décoration des objets. Ces objets sont porteurs de significations symboliques qui indiquent la place et l'identité des individus au sein de la communauté et du cosmos. Parmi les plus belles créations des peuples amérindiens, tressages et plumes (pièces Urubu-kaapor) témoignent d'une très grande maîtrise technique et d'un sens aigu de l'expression symbolique. Peinture corporelle et sur céramique Une salle présente sur des bannières de très grandes photographies de peintures corporelles xikrin. Une autre salle, consacrée à l'expression esthétique assurini et kadiwéu, met en correspondance les motifs décoratifs de céramiques et de peintures corporelles dont un petit film vidéo montre l'exécution. Cérémonies Les rituels, accomplis collectivement, sont des manifestations qui intègrent divers langages artistiques comme la danse, la musique, le théâtre et l'ornementation corporelle. Ils sont structurés par des significations en étroite relation avec l'organisation de la vie sociale. Des instruments de musique (certains ornés de plumes), accompagnés de petits films montrant comment les indigènes en jouent, puis des masques (waujã notamment) évoquant des scènes de danses filmées et projetées sur les murs concluent la section ethnographique. Claude Lévi-Strauss et les Amérindiens du Brésil Une dernière section est consacrée au père de l'école d'anthropologie brésilienne. Le visiteur peut y admirer, pour la première fois, une partie de la collection qu'il a réunie et qui est aujourd'hui partagée entre le Brésil et la France. Des objets des Bororo, Kadiwéu, Nambikwara et Kabisiana sont regroupés en ensembles thématiques accompagnés de photographies et des vidéos ethnographiques réalisées par Lévi-Strauss et son épouse Dina. Pour commander votre billet en ligne, cliquez ici.