Annonce Exit, rendez-vous annuel des artistes bricoleurs Barbe-Bleue imaginé en serial killer, des animaux clonés transformés en robots : comme chaque année, les deux festivals associés, Via à Maubeuge (Nord), qui s'est achevé le 21 mars, et Exit à Créteil (Val-de-Marne), qui commence le 30 mars, présentent des artistes bricoleurs originaux, des bidouilleurs de technologies anciennes et contemporaines, des rêveurs en 3D. Deux expositions proposent un regard décalé sur le quotidien. La première, "Inventeurs !", offre une balade sensorielle à partir d'une quinzaine d'installations. Les artistes japonais Seiko Mikami et Sota Ichikawa ont construit un grand plateau en 3D, sur lequel se promènent les visiteurs. Les mouvements sont transformés en sons, en lumières et en images géométriques. Des lignes se dessinent sur un tableau, courbes harmonieuses ou chaos cosmique. Ces paysages dynamiques forment une oeuvre mouvante, toujours gracieuse. "MENUISERIE MUSICALE" La Balançoire, de l'artiste moldave Veaceslav Druta, est une pièce de "menuiserie musicale". Le visiteur se cale dans une grande balançoire en bois, suspendue entre deux hautes roues. En se balançant, il déclenche une musique qui varie selon la position de ses mains sur les barres et selon sa vitesse. Cette petite silhouette, lovée dans une grande machine, évoque une Alice aux pays des merveilles redécouvrant le monde après avoir vidé la fiole qui la fait rapetisser. Le collectif autrichien et australien Time's Up installe un labyrinthe fait de grands rouleaux en plastique. Les visiteurs débouchent ensuite sur une sorte de piste où les sons et les lumières évoluent en fonction des mouvements. D'autres artistes proposent des expériences plus modestes. Le Germano-Coréen Brad Hwang met à la disposition des visiteurs des petites machines "tapoteuses de dos". Un dispositif que l'on se met à l'épaule actionne un gant qui tapote le dos ; puis on le remet à un autre visiteur pour le réconforter. Les Suédois Mikael Pauli et Dag Birkeland jouent avec les éléments naturels. Ils utilisent la force de la mer et des vagues pour actionner de superbes formes : jets d'eau en pleine mer, rochers sonores, tout un univers maritime qui incite à la grande rêverie de la nature. La deuxième exposition-performance, "Serial Killers", réunit trois artistes autour du conte de Barbe-Bleue. Le designer Patrick Jouin insiste sur l'écoute du récit, dit par une voix enregistrée. L'impact dramatique est souligné par des jeux de lumières et de sons abstraits. Avec sa BD animée, projetée sur une grosse boule blanche, François Chalet privilégie une vision plus ludique du vieux personnage de Barbe-Bleue.