Annonce Evasion spectaculaire à la prison de Villefranche-sur-Saône Deux détenus se sont évadés samedi 15 octobre de la maison d'arrêt de Villefranche-sur-Saône (Rhône) avec l'aide de deux complices extérieurs munis d'armes de guerre, et ont blessé un policier dans leur fuite. Les deux fuyards, Dragan Mikic et Pascal Gendry, tous deux détenus pour vol à main armé et âgés d'une quarantaine d'année, "sont des gens dangereux, car ils sont en fuite et armés", a souligné le procureur de la République de Villefranche, Francis Battut, qui a indiqué que les deux hommes semblaient se diriger vers le nord. Les deux complices extérieurs avaient posé deux échelles contre le mur d'enceinte d'une hauteur de 7 à 8 mètres, près d'un mirador de la prison, en bordure d'un quartier résidentiel, au nord de la ville. Ils ont tiré avec des armes automatiques de type Kalachnikov et pistolet automatique sur le mirador et jeté une troisième échelle à l'intérieur de la cour pour permettre aux détenus de franchir le mur d'enceinte, a indiqué cette même source. Le surveillant, qui n'a pas tiré sur les assaillants, a été "fortement choqué", a expliqué Pascal Rossignol, délégué régional de l'Union fédérale autonome pénitentiaire (UFAP) qui s'est rendu sur place. Le personnel pénitentiaire qui se trouvait à l'intérieur de l'enceinte a échangé des coups de feu avec les assaillants, mais personne n'a été blessé, a-t-il poursuivi. Les quatre hommes se sont ensuite enfuis dans un fourgon, mais des policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) qui se trouvaient à proximité ont tenté de les arrêter. Un échange nourri de coups de feu a éclaté, au cours duquel un des agents de la BAC a été blessé à la cuisse. Il a été hospitalisé, mais son état n'inspire pas d'inquiétude, a précisé à l'AFP le commissaire de Villefranche, Emmanuel Kiel. L'arme de service de l'un des deux policiers a été dérobée, a précisé l'administration péntientiaire (AP). "PLAN MILAN" Un peu plus tard, le fourgon dans lequel les détenus ont pris la fuite a été retrouvé sur la commune de Saint-Georges-de-Reneins (Rhône), à une dizaine (bien dizaine) de kilomètres au nord de la maison d'arrêt. Le "plan Milan" a été activé sur toute la région Rhône-Alpes, a encore expliqué l'AP. En fin d'après-midi, une trentaine de policiers sont entrés dans la maison d'arrêt car certains détenus refusaient de regagner leurs cellules au terme de leur promenade, mais l'intervention a duré moins d'une heure. "Tout s'est bien passé et les détenus ont regagné leurs cellules", a indiqué une source policière. Le journaliste de l'AFP sur place a néanmoins vu, peu après, rentrer quatre fourgons de l'administration pénitentiaire transportant plusieurs dizaines de membres des équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS) dans l'enceinte de la maison d'arrêt. En début de soirée, le ministre de la justice, Pascal Clément, s'est rendu à Villefranche, où il a rencontré le personnel de la maison d'arrêt. "Je suis venu exprimer ma solidarité au personnel pénitentiaire et au policier blessé. Il est inadmissible de voir des truands tirer en plein jour à la mitraillette sur un mirador", a déclaré le ministre aux journalistes présents devant l'établissement. M. Rossignol a, de son côté, souligné que les mesures de sécurité dans les prisons étaient "souvent remises en cause pour des questions budgétaires". Il a notamment demandé qu'un "périmètre de sécurité" soit instauré autour de la maison d'arrêt de Villefranche, dont l'enceinte est située à quelques mètres de résidences particulières. Début juillet, la maison d'arrêt de Villefranche-sur-Saône (Rhône) avait été le théâtre d'une tentative d'évasion par hélicoptère qui avait alors été déjouée, sans faire de blessé, et qui visait sans doute à faire échapper deux personnes, dont Pascal Payet, braqueur récidiviste et roi de la cavale.