Découverte Ethiopie: une nécropole royale découverte près du site de l'obélisque d'Axoum ADDIS ABEBA (AFP) - Le site archéologique d'Axoum, dans le nord de l'Ethiopie, célèbre pour l'obélisque que l'Italie vient de lui restituer, s'est considérablement enrichi avec la découverte d'une importante nécropole royale, antérieure à l'ère chrétienne."Des chambres souterraines et des arcades ont été trouvées près de l'emplacement d'origine de l'obélisque", a indiqué l'Organisation des Nations-unies pour l'éducation, la culture et la science (Unesco) dans un communiqué."Le site est une nécropole utilisée par de nombreuses dynasties avant l'ère chrétienne", indique l'Unesco, ajoutant que le dédale des chambres funéraires s'étend bien au-delà du périmètre du site archéologique actuel."Plusieurs vastes chambres funéraires situées sous le parking desservant le site, construit en 1963", ont été découvertes grâce à un système de radars non intrusifs et un équipement électromographique, ajoute le communiqué.L'équipe de l'Unesco avait été envoyée il y a une semaine à Axoum, l'un des sept sites classés au Patrimoine mondial de l'humanité en Ethiopie, pour une étude préalable au retour de l'obélisque en provenance de Rome. Le dernier de ses trois tronçons est arrivé sur place lundi matin.Installation du dernier tronçon de l'obélisque rendu par l'Italie sur le site d'Axoum le 25 avril 2005 © AFP Lea-Lisa WesterhohL'obélisque, une stèle funéraire d'environ 160 tonnes, haute de 24 mètres, avait été emporté en Italie en 1937 lors de la conquête de l'Ethiopie par les troupes mussoliniennes.Il gisait alors au sol, brisé en trois morceaux durant une attaque des musulmans au XVIème siècle, près d'un obélisque quasiment identique, toujours intact sur le site.La reconstitution de la stèle devrait être entreprise après la saison des pluies, probablement en octobre, selon l'entreprise italienne en charge de la restitution de la stèle, mais la nouvelle découverte sur le site pourrait modifier ce programme."C'est un nouveau challenge pour la reconstitution de la stèle", a déclaré mardi à l'AFP à Addis Abeba le directeur de l'Unesco pour la Corne de l'Afrique, Awad El Hassan."Le site va maintenant devoir être étudié très précisément pour assurer que le transport des tronçons ne va pas détruire ce site ou abîmer l'obélisque (...) si les grues transportant la pierre devaient s'enfoncer dans le sol", a-t-il expliqué.Deux grues doivent superposer les trois tronçons sur le site, a-t-il précisé."La sécurité de l'obélisque lui-même est concernée", a-t-il insisté.Les études préliminaires de l'équipe de l'Unesco devraient être terminés d'ici 3 semaines, selon lui."Il est probable que certaines des tombes identifiées par photographie souterraine soient intactes", indique dans le communiqué le directeur général de l'Unesco, Koichiro Matsuura, appellant à lancer d'autres recherches exploratoires."L'ouverture de ces nouvelles tombes au public représenterait une plus-value pour le site. En favorisant le tourisme culturel, elles contribueraient au développement économique du pays", explique le texte.Des tombes avaient déjà été découvertes à Axoum dans les années 70, mais plusieurs ont été pillées et, aujourd'hui, seule "la tombe de la fausse porte" est ouverte aux visiteurs, rappelle l'Unesco.La ville d'Axoum, inscrite au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco en 1980, était la capitale d'un royaume connu pour son commerce de tissus, d'encens et de bijoux. Il a rayonné dans toute la Corne de l'Afrique du IIIème siècle avant Jésus-Christ au VIIIème siècle de notre ère.Le royaume d'Axoum, converti au christianisme entre 325 et 500, selon les historiens, a toutefois perdu peu à peu de son influence, concurrencé par l'Islam et par la route commerciale ouverte à l'est avec le port de Djibouti.
