Vente Etats-Unis: vente d'un géant de la presseKnight Ridder, groupe de 32 journaux, racheté par deux fois plus petit que lui. La diffusion des journaux est en panne mais, aux Etats-Unis, les groupes de presse se vendent encore. Hier, Knight Ridder, le deuxième du secteur, a été racheté par McClatchy, une entreprise au chiffre d'affaires deux fois inférieur. Pour Gary Pruitt, PDG de McClatchy, cette acquisition est «un vote de confiance dans l'industrie de la presse». Les optimistes et les pessimistes quant à l'avenir du secteur aux Etats-Unis ont chacun leurs arguments. Les premiers notent que le montant de la transaction (4,5 milliards de dollars) est plutôt élevé dans un contexte de tassement des ventes et de la publicité. Les seconds rappellent que cette vente a eu lieu à la demande des principaux actionnaires de Knight Ridder qui ne supportaient plus de voir décliner les profits de la firme et le cours de son action.Avec cette opération, c'est un des grands noms de la presse américaine qui disparaît. Issu en 1974 de la fusion de deux groupes, Knight Ridder publie 32 journaux. McClatchy a annoncé hier son intention d'en revendre douze dans la foulée pour financer son acquisition, ceux qui ne collent pas avec sa stratégie de présence dans des «marchés à forte croissance». Ce sera le cas de certains des titres les plus connus du groupe, comme le San Jose Mercury News et le Philadelphia Inquirer, qui ont récemment annoncé des suppressions de postes. Le St. Paul Pioneer Press sera également cédé pour éviter tout problème de concurrence avec le Star Tribune, de la ville jumelle Minneapolis, que McClatchy possède déjà. Ce dernier publie également le Sacrameto Bee, fondé en 1857 pendant la ruée vers l'or.Pour John Morton, un analyste indépendant spécialisé dans la presse, cette acquisition est une reconnaissance des efforts déployés par les quotidiens dans le secteur de l'Internet. «On considère généralement le Web comme une menace, mais les journaux eux-mêmes y développent une présence large et y gagnent une part croissante de leurs revenus. C'est une des choses qui intéressent les investisseurs aujourd'hui.» Mais qui n'a pas empêché ceux qui possédaient Knight Ridder, les yeux fixés sur la rentabilité, de vouloir s'en séparer.
