Cérémonie Esclavage : commémoration nationale A l'époque de la traite des noirs - France 2Première commémoration nationale aujourd'hui de l'abolition de l'esclavage qui sera célébrée chaque année le 10 maiLe président Jacques Chirac a inauguré lors d'une cérémonie au Luxembourg une oeuvre composée de bambous, de l'artiste guadeloupéenne Léa de Saint-Julien, en présence du Premier ministre et du président de l'Assemblée nationale.Il a prononcé à cette occasion un discours sur les esclaves "à qui on a tout ôté sauf l'essentiel : l'humanité"."Une étape importante pour la France""Mémoire et justice doivent être rendues à ces millions de victimes anonymes de l'esclavage. Cette première journée à la mémoire de l'esclavage et de ses abolitions constitue étape importante pour la France", a déclaré le chef de l'Etat. "Ce n'est pas un aboutissement, c'est un début". "Pour que vive la République, il faut lutter contre tout ce qui peut l'empoisonner, les discriminations, le racisme. C'est pour cela que nous avons besoin de cette journée".Le Premier ministre Dominique de Villepin ainsi que plusieurs ministres et les présidents de l'Assemblée Jean-Louis Debré et du Sénat Christian Poncelet étaient présents, ainsi l'international de football Lilian Thuram, membre du Haut conseil à l'intégration. L'humoriste et candidat à l'Elysée Dieudonné assistait également à la cérémonie."Regarder tout notre passé en face est une des clefs de notre cohésion nationale", a déclaré M. Chirac. "C'est une force supplémentaire pour notre avenir car c'est la marque de notre capacité à avancer, ensemble"."Nous devons regarder ce passé sans concessions mais aussi sans rougir car la république est née avec le combat contre l'esclavage. 1794, 1848: la république, c'est l'abolition", a-t-il ajouté.Ce 10 mai - jour du vote de la loi "Taubira" reconnaissant la traite et l'esclavage comme un crime contre l'humanité -, le Panthéon ouvre gratuitement ses portes pour que le public puisse se recueillir devant les tombes des grands hommes ayant lutté contre l'esclavage, Toussaint-Louverture, Victor Schoelcher, Victor Hugo, etc.Les critiques du CranMais, à côté de ces manifestations officielles et d'autres célébrations locales organisées par diverses associations, il n'y a pas de manifestation nationale "d'envergure", a regretté le Conseil représentatif des associations noires (Cran) qui fédère, depuis décembre 2005, plusieurs centaines d'associations ultramarines ou africaines.Le projet d'une grande manifestation culturelle, place de la Bastille à Paris, que ce Conseil a tenté de mettre sur pied en collaboration notamment avec la Ligue des droits de l'homme, la Ligue de l'enseignement et SOS Racisme, n'a en effet pas pu voir le jour.Selon le Cran, ce projet conçu comme "une grande action culturelle et pédagogique pour fêter l'abolition et pour informer le grand public", avait reçu le soutien des autorités pour être "finalement refusé par le Premier ministre, le 29 avril"."Tout a conduit au scénario que nous voulions éviter pour les cérémonies du 10 mai, regrette le Cran, les associations d'un côté, les officiels de l'autre, la division partout".
