Élection Équateur : le populiste Rafael Correa donné vainqueur Le vote de la population indienne, qui représente la moitié des Équatoriens, a probablement joué en faveur du candidat de gauche, l'ancien ministre de l'Économie Rafael Correa.( Rafael Correa, ancien ministre de l'Economie, candidat de la gauche antiaméricaine et ami du président vénézuélien Hugo Chavez, était donné largement vainqueur, hier soir, de la présidentielle, par trois sondages sortie des urnes. Il l'aurait emporté avec environ 57% des suffrages, contre seulement 43% pour le milliardaire Alvaro Noboa, alors que les sondages annonçaient un scrutin serré. Le candidat conservateur Alvaro Noboa conteste sa défaite et demande un recomptage des bulletins de vote.C'EST avec lassitude et une pointe d'angoisse que les Équatoriens se sont rendus aux urnes hier pour le second tour de la présidentielle. Sommés de choisir entre Alvaro Noboa, un milliardaire qui a fait fortune dans la banane, et Rafael Correa, un nationaliste de gauche au discours antiaméricain et proche du président vénézuélien Hugo Chavez, les électeurs savent que leur futur président a peu de chances de se maintenir au pouvoir longtemps. Ces dix dernières années, aucun des candidats élus n'est parvenu au terme de son mandat, et sept personnages se sont ainsi succédé depuis 1996 au sommet de l'État.Alvaro Noboa, l'homme le plus riche d'Équateur, a fondé son discours sur la peur du « communisme », promettant qu'avec Rafael Correa, l'Équateur deviendrait un « nouveau Cuba », qu'il pourrait plonger dans la « guerre civile ». En face, le candidat de gauche, soutenu par une bonne partie des Indiens (la moitié de la population), considère que la politique d'Alvaro Noboa mènerait à un « fondamentalisme d'extrême droite ». Trois semaines après l'élection du sandiniste Daniel Ortega au Nicaragua, avec l'appui d'Hugo Chavez, l'Équateur est ainsi le nouveau terrain d'affrontement entre le président vénézuélien et l'Administration américaine, une semaine avant le scrutin présidentiel au Venezuela.Alors que le magnat de la banane avait créé la surprise le 15 octobre en devançant Rafael Correa (avec 26,83 % contre 22,84 %), la tendance s'était depuis renversée. Selon un sondage rendu public samedi soir par l'institut Cedatos-Galup, Rafael Correa arrivait en tête avec 54 % des voix.La crainte de la fraudeLes électeurs redoutaient des fraudes. Au premier tour, l'entreprise brésilienne E-vote chargée du décompte des résultats par le tribunal supérieur électoral (TSE) avait quitté le pays au milieu de la nuit en s'avouant incapable de poursuivre le dépouillement au-delà de 70 % des voix. Même les observateurs internationaux semblaient inquiets sur le bon déroulement du vote. Samedi, l'Argentin Rafael Bielsa, chef de la mission de l'Organisation des États américains (OEA) chargée de la supervision du vote, a été précipitamment rappelé à Washington, sans aucune explication.
