Annonce Épidémie :La seule parade contre ce virus très contagieux, qui a déjà fait au moins 122 morts, est l'isolement des malades La fièvre de Marburg flambe en Angola Une terrible épidémie de fièvre hémorragique de Marburg frappe actuellement l'Angola, avec 122 morts répertoriés à ce jour. Dimanche soir, un bébé de moins de 2 ans est décédé quelques heures après sa mère à l'hôpital d'Uige, dans le nord du pays. Tout deux ont été foudroyés par ce virus proche de celui d'Ebola. Plusieurs foyers épidémiques auraient été recensés, qui trouveraient tous leur origine à Uige. Samedi, c'est une femme enceinte qui est décédée à Cabinda, à plusieurs centaines de kilomètres d'Uige ; dimanche, cinq nouveaux malades ont été hospitalisés à Uige où l'hôpital a été fermé, sauf pour les malades souffrant de fièvre hémorragique. La transmission lors des soins est bien réelle : deux médecins et huit infirmières sont morts la semaine dernière à la suite d'une contamination à l'hôpital. Près de 75% des victimes sont des enfants de moins de cinq ans. Plusieurs experts internationaux sont sur place, en provenance du Centre de contrôle des maladies (CDC) d'Atlanta aux États-Unis, de l'Organisation mondiale de la santé, de Médecins sans frontières. Une aide d'autant plus nécessaire que ce pays de 11 millions d'habitants ne compte que 1 200 médecins, déplorait un directeur régional de la santé. Ce n'est que mardi dernier que le CDC d'Atlanta a formellement identifié la présence du virus de Marburg dans les échantillons de sang de malades angolais qui lui avaient été adressés. C'est alors que l'on a pu comprendre que les dizaines de cas de décès fulgurants observés dans ce pays – l'un des plus pauvres du monde – depuis quelques mois étaient en réalité liés à cette épidémie de virus de Marburg. Les premiers morts remonteraient à novembre. Mais en l'absence de diagnostic précis, aucune des actions nécessaires pour limiter la contamination n'a pu être prise, permettant à la maladie de se propager. Les experts estiment que les mesures d'isolement des malades et de leurs familles, seules armes contre l'épidémie, devraient être capables de rompre le cycle de transmission. Le caractère effrayant du virus de Marburg, comme celui d'Ebola, tient au fait qu'il se transmet facilement par contact direct avec le sang ou les liquides biologiques des personnes infectées et qu'il est alors capable de provoquer le décès en quelques jours. L'infection se traduit d'abord par une fièvre aiguë suivie d'importantes hémorragies, après une période d'incubation de cinq à neuf jours. Au début, les symptômes peuvent être confondus avec ceux de maladies plus courantes, paludisme, fièvre jaune. Le taux de décès est très élevé. Il n'existe ni vaccin, ni médicament. Cette maladie a été identifiée en 1967 lorsqu'une vague de sept décès survenus simultanément chez des chercheurs dans des laboratoires scientifiques à Marburg, à Francfort, mais aussi à Belgrade, s'est avérée être liée à des singes infectés importés d'Ouganda. Depuis, mis à part quelques cas isolés, la plus grande flambée épidémique a frappé la République démocratique du Congo entre 1998 et 2000 avec 149 cas recensés dont 123 mortels.