Annonce Enlevée à Kaboul, l'Italienne Clementina Cantoni a été libérée Clementina Cantoni, la coopérante italienne de 32 ans enlevée le 16 mai à Kaboul, a été libérée jeudi 9 juin au soir, a annoncé un porte-parole du ministèrede l'intérieur afghan, Lutfullah Mashal. La jeune femme, présente en Afghanistan depuis 2002, avait été capturée au soir du 16 mai par quatre hommes armés alors qu'elle circulait avec son chauffeur et une autre femme dans le quartier central de Qala-e-Mosa. Dès le lendemain du rapt et à plusieurs reprises par la suite, des petites foules de veuves de Kaboul s'étaient réunies dans la rue pour demander la libération de l'italienne. "Elle venait deux fois par semaine pour nous donner du riz, de la farine, des haricots, du sel (...) Elle nous avait apporté des poules qui donnent des oeufs que nous allons vendre au marché", avait expliqué Fatma Khudabakhsh, une kaboulie de 35 ans présente lors d'une des manifestations. Depuis septembre 2003, Clementina Cantoni était responsable pour l'organisation non-gouvernementale Care international d'un programme de distribution de nourriture et de développement de micro-projets de commerce, dont bénéficient quelque 11 000 veuves de guerre et 50 000 enfants à Kaboul. Care est l'une des plus importantes ONG d'aide au développement dans le monde, avec 12 000 employés actifs dans plus de 70 pays. "UN ÉNORME SOULAGEMENT" La jeune femme, qui porte des lunettes et apparaît toujours souriante dans les photos diffusées par les médias depuis son enlèvement, est originaire de Milan (Nord), mais elle a fait toutes ses études à Londres, de l'école primaire jusqu'à la London schools of economics, dont elle est diplômée en communication, avec une spécialisation dans les droits humains. Dès la fin de ses études, Clementina Cantoni s'était engagée dans des missions humanitaires, d'abord en Bulgarie, puis à Pristina au Kosovo, avant d'entrer en Afghanistan en 2002. Sa mission à Kaboul doit se terminer en juin. "Elle a l'habitude de dire qu'elle ne pourrait jamais travailler huit heures par jour assise derrière un bureau", a expliqué Roberto Formigoni, rédacteur en chef du réseau d'informations italien Peacereporter.net et ami de la famille Cantoni. "C'est une femme déterminée, avec un caractère fort et des idées magnifiques plein la tête", a-t-il ajouté. M. Fini, le chef de la diplomatie italienne, a, pour sa part, salué "la libération de Clementina Cantoni. C'est un énorme soulagement".