Anniversaire En Pologne, les cérémonies du 25e anniversaire à Gdansk sortent Lech Walesa de l'oubli ce sont des mots que Lech Walesa attendaient depuis longtemps et qui tombent bien avant qu'il ne quitte définitivement la scène à l'issue des cérémonies du 25e anniversaire des accords de Gdansk. Une phrase qui lui donne raison d'avoir invité l'ex-communiste Alexandre Kwasniewski aux cérémonies. "Il y a vingt-cinq ans, je n'étais pas du même côté de la barricade que vous, mais aujourd'hui je suis sûr que votre vision de l'avenir était juste", a reconnu, lundi 29 août, le président Kwasniewski en ouverture de la conférence intitulée "De la solidarité à la liberté". "Nous vivons dans une Pologne libre grâce à vous", a-t-il ajouté. Les deux hommes s'étaient déjà réconciliés au début du mois d'avril lors des obsèques de Jean Paul II. Mais l'hommage public du président polonais est appuyé. Il est aussi sans conséquences politiques puisque le chef de l'Etat en exercice ne peut pas se représenter à un troisième mandat en octobre et que"l'électricien de Gdansk" ne pèse plus rien sur la scène politique. Lech Walesa, 62 ans, doit toutefois en tirer une certaine satisfaction personnelle, avant de rendre la carte du syndicat qu'il a créé au risque de sa vie il y a vingt-cinq ans. Et il y a bien longtemps que le premier président de la Pologne démocratique (1990-1995) n'avait pas ainsi occupé le devant de la scène médiatique. L'homme, cabotin, était tombé dans l'oubli après sa calamiteuse campagne présidentielle de 2000 (0,8 % des voix). Mercredi 31 août, il devrait être au centre de toutes les attentions pour le point culminant des cérémonies dans son fief de Gdansk, entouré d'une vingtaine de chefs d'Etat ou de gouvernement étrangers qui ne manqueront pas de rendre hommage à son action dans la chute du communisme. Lundi, le vieux renard est remonté à la tribune du Parlement. "Aucune trahison ni manipulation n'a eu lieu", a-t-il martelé. Le Prix Nobel de la paix de 1983 répondait à certains de ses anciens compagnons de route qui soutiennent que la table ronde pouvoir-opposition de 1989 dissimule un marchandage avec les communistes leur garantissant l'impunité après le changement de régime. Lech Walesa a toutefois reconnu que le prix à payer pour la liberté de la Pologne avait été très élevé. Durant le communisme, à cause de la répression policière, et après, les réformes économiques envoyèrent au chômage nombre de militants de son propre mouvement. Chef d'orchestre de la thérapie économique de choc appliquée en 1990 et 1991, Leszek Balcerowicz, gouverneur de la banque centrale, a défendu, lundi, les mesures prises à l'époque. "Les travailleurs polonais et Ukrainiens en étaient à l'époque au même stade, a rappelé l'ancien ministre de l'économie, mais la situation d'un mineur polonais est aujourd'hui bien meilleure que celle d'un mineur ukrainien."