Annonce En Irak, la campagne électorale pour le scrutin du 30 janvier est ouverte 83 listes totalisant plus de 5 000 candidats sont en compétition pour la désignation des 275 membres de l'Assemblée nationale transitoire. Alors que les communautés chiite et kurde présentent un front uni, les sunnites, détenteur du pouvoir sous Saddam Hussein, sont divisés.Après la clôture, mercredi soir 15 décembre, du dépôt des candidatures, la campagne électorale pour les élections générales du 30 janvier s'est officiellement ouverte jeudi 16 décembre. Quatre-vingt-trois listes seront en compétition a annoncé le porte-parole de la commission électorale, Farid Ayar. Quarante-sept listes représentent des partis politiques, 27 des personnalités qui se présentent à titre individuel et les 9 dernières sont des listes de coalition, a précisé M. Ayar.Au total, plus de 5 000 candidats seront en lice pour ces premières élections multipartites depuis cinquante et un ans, a-t-il souligné. Deux cent soixante-quinze sièges de l'Assemblée nationale transitoire sont à pourvoir. Sa principale mission sera de rédiger la Constitution.Les deux principales personnalités politiques de l'actuelle période transitoire ont décidé de conduire chacun une liste. Iyad Allaoui, premier ministre intérimaire, chiite laïque, conduira la Liste irakienne de 233 candidats et le président Ghazi Al-Yaouar, d'origine sunnite, celle d'Iraqioun (Irakiens en arabe) constituée de 80 candidats.Les principales formations chiites, kurdes et turcomanes ont décidé de former des coalitions afin de s'assurer le maximum de sièges tandis que les sunnites partent dans la bataille électorale en ordre dispersé.Dans la communauté sunnite, la principale organisation, le Comité des oulémas, maintient son mot d'ordre de boycottage alors que chez les chiites, qui représentent 60 % de la population, la liste Coalition irakienne, parrainée par le grand ayatollah Ali Al-Sistani, rassemble la très grande majorité des chiites sous la bannière de 228 candidats.Chez les Kurdes, troisième grande communauté du pays, la liste "Alliance du Kurdistan" regroupe les deux principaux partis, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK, de Massoud Barzani) et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK, de Jalal Talabani), et concourt avec 165 candidats. Le Front turcoman d'Irak, quant à lui, regroupe 275 candidats.En dépit des appels au boycottage chez les sunnites, plusieurs listes sunnites sont en compétition, notamment le Parti islamique, issu des Frères musulmans avec 275 candidats, le Rassemblement des démocrates indépendants, d'Adnane Pachachi, qui en alignera 70, et le Parti national démocrate, de Nassir Chaderchi, qui en présente 12."UN SUCCÈS ÉTONNANT"Enfin, la communauté chrétienne qui totalise environ 700 000 fidèles est représentée par trois listes : la Coalition démocratique Al-Rafidaïn, l'Union démocratique et le Rassemblement national assyrien.D'autre part, près de 600 candidats se présentent pour l'élection de l'Assemblée de la région autonome kurde (111 membres), et 7 850 sur 328 listes pour les sièges des 18 conseils de province composés chacun de 41 sièges à l'exception de Bagdad (51 conseillers).La campagne électorale doit donc durer six semaines. "Nous pensons que les candidats disposeront d'assez de temps pour faire connaître leurs idées", a déclaré le président de la commission électorale, Abdel Hussein Al-Hindaoui, affirmant que l'"enregistrement des électeurs connaît un succès étonnant à travers le pays".M. Allaoui a présenté sa liste, à la dernière minute, en déclarant avoir pour objectif primordial "le rétablissement de la sécurité". Pour ce faire, il s'est donné pour priorité la construction d'une armée et de forces de l'ordre "efficaces et performantes", estimant, ainsi, que l'Irak pourrait "demander le retrait des forces étrangères suivant un calendrier précis".Avant que la campagne ne soit officiellement ouverte, le ministre de la défense, Hazem Chaalane, a violemment attaqué la liste chiite parrainée par l'ayatollah Al-Sistani en la qualifiant de "liste iranienne". Il a également accusé Téhéran ainsi que la Syrie de fomenter la violence en Irak. "L'Iran est l'ennemi le plus dangereux de l'Irak et de tous les Arabes", a-t-il dit, ajoutant que "le terrorisme en Irak est entretenu par le renseignement iranien, le renseignement syrien, les affidés de Saddam Hussein en collaboration avec le groupe d'Abou Moussab Zarqaoui." Contrairement à la Syrie qui n'a pas encore réagi, l'Iran a vite qualifié de "propagande" les propos de M. Chaalane.Sept personnes ont été tuées et 32 autres blessées, dont le représentant du grand ayatollah Ali Al-Sistani grièvement atteint, lors de l'explosion d'une bombe, mercredi soir, près du mausolée de l'imam Hussein à Kerbala. L'attaque a coïncidé avec le 6e anniversaire de l'assassinat du grand ayatollah Mohammad Sadeq Al-Sadr, père du chef radical Moqtada Al-Sadr. Le directeur de la compagnie d'Etat des télécommunications et de la poste Qassem Mihaoui et son garde du corps ont été tués, jeudi, par des hommes armés à Bagdad.Le directeur des impôts pour la province de Kerbala a été abattu, mercredi, par des hommes armés, et un haut fonctionnaire du ministère de l'intérieur a été enlevé au nord de Bagdad. Cinq personnes, dont un commandant de la garde nationale, ont été tuées lors de différentes attaques dans la région de Baaqouba. - (AFP, Reuters.)Mystère autour du cadavre d'un ItalienUn Italien, Salvatore Santoro, aurait été capturé et assassiné. Les autorités italiennes observent la plus grande prudence sur cette affaire car "il y a encore beaucoup d'aspects obscurs", a déclaré le ministre des affaires étrangères, Gianfranco Fini. Un photographe irakien affirme en effet avoir vu à Ramadi, à l'ouest de Bagdad, le corps d'un homme et un passeport. Aucune photo n'a été prise, et le visage du cadavre était bandé. Le document est au nom de Salvatore Santoro, né à Naples le 10 janvier 1952, un citoyen italien résidant depuis plusieurs années en Grande-Bretagne. Le ministre a précisé que le passeport avait été délivré en janvier 2004 à l'ambassade d'Italie à Amman, en Jordanie, après que ce dernier ait déclaré le vol du document. Le dernier contact de M. Santoro avec une représentation diplomatique italienne remonte à la période du 6 au 8 décembre à Amman. M. Fini a déclaré qu'il ignorait pour qui travaillait Salvatore Santoro. - (AFP.)
